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2e inter

Compétitifs, mais dans le flou

Après le match amical remporté 0-5 par les M21 de Xamax FCS à Marin, jeudi, Philippe Perret a accepté de faire le point en cette période de préparation.

Philippe Perret (à dr.) et son adjoint Robert Lüthi veillent au grain des jeunes pousses xamaxiennes. Crédit: Hervé Nicolet

«On profite de ces opportunités pour faire travailler les joueurs dans diverses positions. Par rapport à une deuxième ligue, nous voulions voir qu’il y avait une catégorie de différence. Ca reste un match amical, et la saison, c’est autre chose. Nous disposons d’un bon groupe, avec des jeunes qui ont envie de bosser et on a vu des bonnes choses ce soir», s’est réjouit le professeur de sport.

Puis le recordman de matches disputés sous le maillot rouge et noir s’est aventuré sur le terrain scabreux des objectifs. «On va essayer de faire le mieux possible en championnat. Peut-on parler d’ascension? Il faudra d’abord voir ce qu’il se passe avec la première équipe. Quelles seront les ambitions du club? Est-ce que Xamax voudra remonter tout de suite, ou préparer l’avenir en Challenge League?». De la résolution de cette équation par le directoire neuchâtelois dépendront les buts visés par le duo Perret-Lüthi.

Jusqu’ici, les mouvements entre le groupe pro et les M21 concernaient surtout des joueurs de la première équipe qui venaient un moment avec les jeunes. «Maintenant, si l’équipe est rajeunie, il faudra voir si des jeunes vont faire le chemin inverse, a posé Philippe Perret avant d’enchaîner: le gros problème pour nos garçons, c’est de se mettre dans le football des adultes. C’est parfois compliqué pour des juniors. Au niveau footballistique personne ne nous est supérieur en 2e inter. Mais ce n’est pas toujours évident d’aller avec les adultes. Nous sommes notre propre ennemi. Rien n’est facile. Il y a des équipes compétitives, comme Guin par exemple, qui cherche à remonter. Pour jouer les premiers rôles, il faut être bon toute la saison. Si on regarde aujourd’hui c’est 1-0 à la mi-temps. ça devrait être 3 ou 4-0 parce qu’on s’est créé les occasions. Si on se remémore Xamax en 2e inter, le groupe était très bon, mais il est vraiment devenu compétitif avec l’arrivée d’un buteur. Il y avait Rodriguez. Nos jeunes ont toujours envie, mais à un moment donné, il faut avoir une âme de tueur. La question cette saison sera: est-ce que l’on a, ce ou ces tueurs?»

Par rapport à l’équipe qui était deuxième du classement de son groupe de 2e inter avant l’arrêt du championnat dû au COVID-19, Philippe Perret enregistre les arrivées naturelles de certains joueurs de 2002, mais également les venues des deux jeunes de l’AFF, le défenseur central Yll Avdyli et le milieu de terrain Stéphane Traglia. Une décision concernant l’avenir des deux joueurs de Colombier, Maxime Markovic et Dany Teixeira, actuellement à l’essai et titularisés jeudi à Marin, n’a pas encore été arrêtée.

«Les jeunes ne sont pas plus mauvais dans notre région qu’ailleurs».

Philippe Perret essaie de faire abstraction des remous créés par la guerre larvée entre le propriétaire du club et la Fondation Facchinetti concernant le mouvement juniors: «ça ne nous touche pas beaucoup. Bien sûr, il faut espérer que ça va se tasser pour le foot neuchâtelois. J’ai toujours eu le même discours et je l’ai tenu à M. Collet: le centre de discussion, ça doit être ces jeunes et la manière dont on arrive à les faire progresser du bas au haut de la pyramide pour les amener à la première équipe. Les jeunes ne sont pas plus mauvais dans notre région qu’ailleurs. Bien sûr, à un moment donné, un joueur doit être capable de franchir un cap. Mais il faut aussi que les entraîneurs décident de leur donner leur chance. Nos jeunes ont par exemple battu ceux de Saint-Gall. Or on voit qu’à Saint-Gall (ndlr: 2e du classement de Super League), on joue avec de nombreux jeunes», fait-il remarquer. 

A Neuchâtel, certains espoirs sont prêts à intégrer l’équipe fanion: «on a Dany Cattin, le petit Saiz (ndlr: Fabio), notre capitaine, Ange Dakouri et Yoan Epitaux qui sont aux portes de la première, estime “Petchon”. Pour qu’ils y parviennent, il faudrait qu’ils puissent s’entraîner quotidiennement dans ce monde d’adultes, qu’ils se fassent un peu bousculer à l’entraînement et doivent se dire: je dois changer si je veux faire ma place.»

Interview réalisée par Jean-Marc Strahm.

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