Dans un match qu’il ne fallait pas perdre, Béroche-Gorgier s’est imposé 1-3 à la Tène, face à Marin-Sports, mardi en 2e Ligue neuchâteloise.
Dans une partie hachée durant laquelle les duels ont été nombreux, les visiteurs ont rapidement pris l’ascendant sur la formation locale privée de son buteur Amadio (victime d’une grosse coupure à la jambe droite lors de la rencontre contre Bôle et ayant nécessité huit points de suture).
C’est sur penalty que Perricone a ouvert les feux pour les Bérochaux à la 18e. Un coup de pied de réparation qui faisait suite à une intervention illicite d’Egli devant un De Jesus idéalement mis sur orbite par Fragnière. Neuf minutes plus tard, il fallait une intervention sur sa ligne de Michael Tortella sur une tête de Galati et une détente parfaite d’Egli sur le renvoi capté et armé par Carasana pour empêcher Béroche-Gorgier de prendre le large. A la demi-heure, Kevin Burgat testait à son tour les réflexes du dernier rempart marinois. Deux minutes plus tard, Egli mettait son véto sur une tentative de De Jesus, idéalement servi par Salvi. Dans le temps supplémentaire de la première période, un astucieux une-deux entre Fragnière et Galati permettait au premier nommé de servir Yoann Burgat dont le tir filait au-dessus de la cage locale. Marin, qui ne s’était alors montré véritablement dangereux qu’à deux reprises, sur des coups francs de Kurt (10e, frappe déviée par le mur sur la transversale puis 41e, centre flottant qui s’est révélé un poil trop long pour terminer sa course hasardeuse dans le filet bérochal) était plutôt bien payé à la pause, avec ce débours d’un seul goal.
Le réveil marinois
Revigorés par le thé, les Marinois sont entrés comme des furies dans la seconde période. Après moins de 30 secondes de jeu, ils ont égalisé par l’entremise de Memeti, lequel s’est baladé dans le camp bérochal sur 20 m sans être inquiété avant de placer son ballon hors de portée d’Abatantuono. Cet but a eu le don de galvaniser la troupe locale et a contrario de semer le doute dans les rangs visiteurs, où l’on a sans doute repensé à la mortifiante défaite concédée contre Fleurier le mois dernier, après avoir pourtant eu, à maintes reprises, l’occasion de passer l’épaule auparavant.
Reste que la physionomie de la rencontre s’est inversée, et c’est désormais Marin qui avait le couteau entre les dents. Trop peut-être puisque Da Silva écopait d’un carton rouge pour un geste non maitrisé sur une tentative de tacle à la 57e. Une sanction jugée injustifiée par les uns et logique par les autres. La vérité est sans doute à chercher entre ces deux sentiments. Favorisé par ce fait de jeu, Béroche a, dès lors, repris du poil de la bête. Galati, très en vue mardi à la Tène, s’est débarrassé de Davide Fiorucci avant d’alerter un Egli, serein en l’occurrence (62e). Sur l’action suivante, Marin obtenait un corner. A la réception du centre, Leite testait les réflexes du cerbère bérochal qui parvenait à maintenir la parité, au prix d’un arrêt de grande classe. Abatantuono relançait aussitôt et, après un déboulé côté droit, Kevin Burgat centrait pour Galati, à qui il manquait quelques centimètres pour assommer Marin. Trois minutes plus tard, De Jesus jaugeait à son tour Egli, mais le centre-tir de l’artificier bérochal était trop mou.
Salvi en détonateur
A la 69e, Salvi tentait sa chance d’une frappe puissante des 20 m. Egli touchait le ballon mais ne parvenait pas à le bloquer et permettait ainsi aux visiteurs de reprendre les commandes. Le match basculait alors dans la confrontation entre des Marinois excédés et des Bérochaux revanchards. Le trio arbitral multipliait les sanctions et les bancs les changements. Il fallait attendre la 85e pour assister à une nouvelle vraie action de football. Mabiala puis Varela butaient chacun leur tour sur un Egli impérial pour le coup. Une minute plus tard, De Jesus, idéalement servi par Yoann Burgat manquait à son tour le coche.
Marin courbait l’échine me ne rendait pas les armes. A la 90e, Duric se ménageait une balle de 2-2, mais ne parvenait pas à cadrer son envoi. Kurt s’essayait à son tour à la 95e, mais n’avait guère plus de succès que son coéquipier. C’est finalement Francesco Medugno, entré dans les arrêts de jeu avant tout pour permettre à Florian Simonin de casser le rythme de la rencontre, qui allait avoir le dernier mot. Sur un énième contre bérochal, «Kiko» scellait le score d’un lob astucieux. Un sacré retour pour le buteur absent des terrains depuis plus d’un an.
Analyses d’après-match:
Pascal Vallat, coach de Marin-Sports:
On a gentiment fait jeu égal avec notre adversaire. Nous avons bien mieux joué que contre Bôle samedi. On a réussi à mettre le ballon au sol, ce que nous avions demandé à nos joueurs. On aurait très bien pu perdre le match sur la première demi-heure déjà, car nous avons rencontré des difficultés. Mais ensuite, c’est nous qui avons pris les choses en mains, jusqu’à l’expulsion et même après en fait, puisque Béroche a surtout opéré par contres, même à 11 contre 11. Cela fait deux matches que l’arbitrage influence le résultat. Sur ce coup-là, je ne comprends pas que l’arbitre expulse mon joueur. Je suis à 2 m de l’action qui se déroule devant notre banc, et pour moi, il n’y a clairement pas matière à expulsion. Une fois que Béroche a repris l’avantage, on est passés à trois derrière et on s’est forcément découverts, cela explique la liberté plus grande dont ont bénéficié nos adversaires.
Florian Simonin, coach du FC Béroche-Gorgier:
Excellente entame de notre part, puis après l’arbitre a un peu envenimé le match dans le sens où il aurait dû sanctionner rapidement quelques interventions illicites de par et d’autre. Cela nous aurait évité cette fin de match plutôt houleuse. Pour en revenir à mon équipe, j’ai beaucoup apprécié l’état d’esprit démontré par rapport à notre contre-prestation de samedi au Locle. La situation à Béroche, c’est un peu la même que la situation générale avec le COVID. Il y a beaucoup d’incertitudes, de flou pour tout le monde. Mon équipe est capable de livrer des prestations incroyables, et je ne dis pas que c’était le cas ce soir, mais l’attitude est impeccable. On a vu des guerriers sur le terrain. Je suis très satisfait de tous les joueurs alignés et certains ont fait plus que leur match. Comment j’explique ce trou du début de deuxième mi-temps? Lorsqu’on commence bien et qu’on arrive pas à faire la différence, on a souvent des problèmes à enchaîner en seconde période. Habituellement, je profite de la pause pour corriger pas mal de choses. Cette fois, je n’ai presque rien dit. Et après 15 secondes, un mauvais contrôle, bim, bam, boum et on encaisse le but. Le doute s’est installé et on a tergiversé, au point qu’on aurait pu prendre un deuxième goal. Pourtant on avait eu la place pour prendre le large en 1re mi-temps et on avait clairement l’occasion de refaire le trou en 2e période, après l’expulsion. On n’arrive pas à se mettre à l’abri et du coup, on prend le risque d’être en danger, notamment sur toutes les balles arrêtées qu’on concède. C’est dommage qu’on gaspille autant d’occasions d’enfoncer le clou et qu’on ne parvienne pas à classer l’affaire avant.
Télégramme:
Marin-Sports – Béroche-Gorgier 1-3 (0-1)
La Tène. 60 spectateurs. Arbitre: Christe.
Buts: 21e Perricone 0-1. 46e Memeti 1-1. 69e Salvi 1-2. 97e F. Medugno 1-3.
Marin-Sports: Egli; Hirschi (88e A. Fiorucci), Schneider, M. Tortella, Leite; D. Fiorucci (77e Roty), Kurt, Da Silva, Duric; Nicoud, Memeti (59e Homberger).
Béroche-Gorgier: Abatantuono; Carsana (69e Mabiala), Eichenberger, Faga, Perricone; Y. Burgat, Salvi, Fragnière; De Jesus (92e F. Medugno), Galati (75e Varela), K. Burgat.
Avertissements: 19e Egli, 23e Faga, 72e K. Burgat, 74e Y. Burgat, 74e Simonin, 84e De Jesus,
Expulsion: 57e Da Silva.