On les voyait « gros comme une maison » avant l’entame du Championnat de 2e Ligue neuchâteloise. Depuis le début de l’exercice, ils enchaînent cependant les résultats en dents de scie, alternant le très bon et l’excessivement mauvais au point d’être actuellement coincés dans un peloton de poursuivants qui observent de loin le sans-faute du leader, le FC Coffrane.
Comment les machines à gagner bérochale (6e avec 12 points en 7 matches) et marinoise (8e avec 10 unités en 8 parties) ont-elles pu s’enrayer? Qu’est-ce qui les a fait passer du réseau de courant continu à celui alternatif? Comment repasser en mode turbo? Littoralfoot.ch a fait le point avec les coaches de ces deux premiers de classe déchus.
« On cumule les erreurs individuelles derrière et on manque de précision et de réussite devant. Avant, tout ce qu’on entreprenait tournait en notre faveur et actuellement, c’est l’inverse, tous les détails jouent en notre défaveur, synthétise Pascal Vallat, l’entraîneur marinois, avant de lâcher sa première punchline de l’entretien: la chance elle ne tourne pas, elle se provoque! On doit en faire plus! »
Peu habitué à « tirer la gueule », Marin a connu, ces dernières saisons, une période de vaches grasses. « On a gagné l’avant-dernier championnat et on était deuxièmes, à trois points du premier mais avec un match en moins lors de l’interruption COVID du dernier, j’étais à la tête d’une équipe qui ne faisait que gagner », rappelle Vallat. Pendant ces temps bénis, en vieux sage qu’il est, le coach s’est évertué à encourager ses gars à profiter de l’instant présent: « On savait bien que ça ne durerait pas éternellement », convient-il. Et il se trouve que Marin est justement actuellement au creux de la vague.
Un sentiment d’injustice
« Il faut continuer de bosser, préconise le boss. On a de la qualité, il règne une bonne ambiance entre nous, l’état d’esprit est excellent et le moral est là. Il faut continuer de bosser même si tout semble actuellement aller à l’envers pour nous ». Tout, y compris les décisions arbitrales. « Contre Béroche, je reste persuadé que si l’arbitre ne nous expulse pas un gars, on gagne ce match. Contre Bôle aussi, il y a une décision lourde de conséquence sur le but victorieux des visiteurs (ndlr: le 1-2 validé alors que Huguenin fait l’ascenseur sur son défenseur)« , rappelle Vallat, posément. « Je ne dis pas que les arbitres n’ont pas le droit de faire des erreurs. On en fait tous sur le terrain et autour. Il nous arrive même de dépasser les bornes, mais après, une fois qu’on n’est plus dans le feu de l’action, on prend conscience et on s’excuse. Mais là, il y a quand un sentiment d’injustice par rapport à une accumulation et un énervement vis-à-vis de certaines attitudes ».
Pour autant Pascal Vallat sait très bien qu’il ne peut avoir une réelle influence que sur les choses qu’il maîtrise, c’est-à-dire son équipe et l’animation qu’elle propose. « On doit progresser. Il faut qu’on arrive à se remettre dans une dynamique positive, prêche-t-il avant de lâcher sa deuxième punchline: le foot c’est toujours sur le fil du rasoir et on finit toujours par tomber d’un côté, du bon ou du mauvais ».
Le COVID, cet ennemi commun
A la recherche de solutions, le boss réfléchit à haute voix: « On doit s’adapter à la nouvelle donne incertaine liée au COVID ». Car c’est peut-être bien dans le bouleversement de notre routine et des nos petites habitudes qu’il faut chercher l’origine du mal marinois: « Pour une fois, avec le confinement et ce qui a suivi, on a pu faire une vraie préparation qui n’a pas été perturbée par les vacances. Ça nous réjouissait! On a enchaîné les matches amicaux de qualité. On a fait une préparation physique… Et là, on fait face à une succession de blessures. Des gars sont partis en vacances plus tard, ce qui est évidemment leur droit! Et surtout, il y a peut-être une explication à aller chercher dans les expériences effectuées pendant le confinement par chacun. Alors que certains n’avaient que le foot en tête, ils ont peut-être découvert la randonnée, les promenades ou d’autres choses. Ils ont peut-être passé plus de temps avec leur famille, leur copine… Ils ont diversifié leurs points d’intérêt, trouvé de nouvelles passions. Cela a sans doute aussi une influence », philosophie-t-il.
Un succès qui donne un sens à cette fin de premier tour
Le COVID, son cortège d’incertitudes et d’adaptations… Un invité aussi encombrant que malvenu dans le vestiaire du FC Béroche-Gorgier également. Au propre – l’équipe a été mise en quarantaine début septembre, après la révélation d’un cas positif au sein de son effectif – et au figuré car la thématique empoisonne elle aussi le quotidien du club, selon le coach Florian Simonin: « A l’image de ce que le COVID nous fait endurer, il peut se passer tout et n’importe quoi. Aujourd’hui Coffrane est supérieur aux autres pour pas mal de choses. Il dispose de très bonnes individualités. Mais comme je dis, avec le bordel que ce machin (ndlr: le COVID) nous fait vivre, on ne sait pas de quoi demain sera fait », explique-t-il fataliste et convaincu que la Coronavirus influence plus que l’on ne veut bien l’admettre notre quotidien.
« La victoire contre Marin nous permet de donner un sens à cette fin de premier tour et de retrouver du plaisir. Derrière Coffrane, les autres ténors du groupe se mangent des points parmi. Il y a aussi des surprises, des résultats incompréhensibles. Chez nous, on a beaucoup de blessés, de gens indisponibles. J’espère récupérer du monde parce que notre programme est copieux. On aligne des matches tous les trois jours jusqu’à la fin octobre.
Leur programme jusqu’à la fin du mois d’octobre:
Samedi 17 | Boudry – Marin | Béroche-G. – U. Milvignes |
Mardi 20 | Marin – Audax (coupe) | |
Mercredi 21 | Les Bois – Béroche-G. (Coupe) | |
Samedi 24 | Marin – St-Imier | Béroche-G. – La Chx-de-Fds II |
Mercredi 28 | Béroche-G. – Etoile-S. | |
Samedi 31 | Fleurier – Marin | Bôle – Béroche-G. |
Pingback: littoralfoot.ch - Bôle se positionne comme le seul vrai détracteur de Coffrane