Coup de tonnerre au bout du Lac. Yverdon Féminin a annoncé la semaine dernière, via les réseaux sociaux, avoir remercié son entraîneur Umberto Galeno. Réactions de la Présidente Linda Vialatte.
Avant toute chose Linda, comment allez-vous ?
J’ai été dernièrement atteinte du COVID, mais aujourd’hui je me sens beaucoup mieux. Comme la plupart, le football me manque, mais nous devons être patientes.
Pourquoi cette décision de se séparer de votre entraineur ?
Depuis ses débuts à l’été 2020, nous avons eu beaucoup de peine à travailler ensemble entre le comité et son staff. Vous savez comment ça va, la communication est très importante dans un club rempli de personnes investies. Lorsque très peu de dialogues ont lieu et que vous vous retrouvez régulièrement devant le fait accompli, la confiance s’effiloche rapidement.
Le classement est pourtant très favorable...
Oui, la situation au classement est idéale! Ce choix n’a aucun lien avec l’aspect sportif. De ce côté-là, nous remercions Umberto Galeno pour son travail et les filles pour leur motivation.
Ni le changement d’entraineur ni le COVID nous feront revoir notre objectif de promotion.
Comment les filles ont-elles réagi ?
C’était une surprise pour la plupart des jeunes. J’ai pris le temps d’appeler chaque joueuse individuellement pour expliquer les raisons et maintenir leur motivation. Nous avons ensuite organisé une discussion d’équipe sur Zoom pour laisser la parole à tout le monde. Les anciennes se sont exprimées et ont appuyé la difficile décision du comité.
L’équipe est reprise par votre Directeur Technique. Est-ce pour du long terme?
Walter Spänni est un élément essentiel en tant que directeur technique de notre club. Il prend le rôle d’entraineur depuis la mi-janvier de manière intérimaire accompagné par les fidèles Dominique Bon, Stéphane Fink, Nicolas Rouilly et Lisa Druey. Walter connait les filles de longue date et durant cette période compliquée, il sera l’homme parfait pour organiser la transition. Il n’est actuellement pas dans nos plans ni dans ses perspectives de s’inscrire sur le long terme. Nous avons besoin de lui pour coordonner sportivement l’ensemble des équipes. Le club est donc à la recherche d’un(e) entraîneur(e).
Dans le récent communiqué, il semble ressortir de la frustration et de l’injustice vis-à-vis du football féminin ?
Oui, nous célébrons cette année les 50 ans des droits de vote de la femme. Il vous semble normal que l’on joue en Challenge League mais pas en LNB ? Alors oui d’accord, nous ne sommes pas des professionnelles, mais en LNA la plupart ne le sont pas non plus. AXA est devenu sponsor et les matches sont retransmis sur le site de l’ASF… Voilà probablement les raisons de cette différence de traitement.
Plus concrètement, si nous accédons à la LNA la saison prochaine, nous allons affronter des équipes qui n’auront jamais arrêté de jouer. Depuis octobre, aucune de nos filles ne peut taper librement dans un ballon ou aller au duel. Les équipes de LNB promues en Super League auront un net désavantage.
La fin du championnat, comment se déroulera-t-elle ?
Aucune date de reprise des entrainements ni du championnat ne sont fixées. Nous restons suspendu(e)s aux décisions de Swiss Olympic et du Conseil Fédéral.
La Ligue a demandé l’avis des clubs de LNB qui ont tous été d’accord d’annuler le 3e tour du championnat. Cela a été approuvé, le calendrier s’arrêtera après 2 tours.
Réglementairement, pour que le classement soit validé, il est impératif que la moitié du championnat ait été disputé. Mais est-ce la moitié de 3 tours ou 2 tours? Aujourd’hui, personne à l’ASF n’est capable de répondre à cette question. L’affaire est certainement entre les mains de leurs juristes. Voilà une histoire qui risque encore de faire du bruit.