Tiziano Sorrenti est le nouveau directeur de Neuchâtel Xamax FCS depuis cet automne. Le défenseur du FC Béroche-Gorgier n’est de loin pas le premier venu dans le monde du ballon rond. Interview.
Bonjour M. Sorrenti, pour commencer, dites-nous quel est votre rôle dans le football ?
Bonjour, actuellement j’exerce la fonction de directeur à Neuchâtel Xamax. J’ai commencé mon mandat le 1er octobre 2020. De 2014 à fin septembre 2020, j’ai exercé l’activité d’agent de joueurs. Cela fait donc six ans que j’évolue dans le milieu du football.
Est-ce qu’exercer ce métier était votre objectif ou votre rêve depuis petit?
Comme tous les enfants, je rêvais bien évidemment de devenir un joueur de football professionnel. Puis, en grandissant, mon objectif était d’intégrer un jour un club professionnel.
J’ai dès lors commencé par suivre une formation juridique. Puis, une fois mon parcours universitaire terminée, je me suis créé un réseau, en exerçant l’activité d’agent de joueurs. Grâce à celle-ci, j’ai eu notamment la possibilité de voyager, d’apprendre de nouvelles langues, et de connaître des joueurs, des entraîneurs et des dirigeants, et leur façon de travailler.
Vous avez une solide expérience dans le foot, parlez-nous de votre parcours de joueur…
J’ai commencé à jouer au football quelques années après être arrivé en Suisse, au FC Bevaix. Ensuite, je suis passé en M-15 à Neuchâtel Xamax. Malheureusement, dès mon arrivée à Xamax, j’ai eu de graves problèmes à mes deux genoux. J’ai donc dû mettre de côté le football, et le sport en général, durant quelques années. J’ai dès lors focalisé toutes mes énergies sur mes études, puisque mon objectif était de travailler dans le milieu du football. A 21 ans, j’ai recommencé à jouer au football avec mes amis en 2ème et 3ème ligue neuchâteloise (FC Cortaillod, FC Auvernier, FC Béroche-Gorgier).
En quoi consistait la blessure qui vous a écarté des terrains durant cinq ans ?
J’ai eu deux blessures assez rares, causée par la croissance. A l’époque, je pratiquais trop de sport. En particulier, je faisais de l’athlétisme en parallèle de mes entrainements de football. En plein pic de croissance, mes muscles n’ont pas suivi le développement de mes os. Un jour tout a lâché. Je ne pouvais donc plus pratiquer de sport, tant que ma période de croissance ne s’était pas terminée.
Quels sont les joueurs qui vous ont inspiré lorsque vous étiez jeune ?
Mon idole était Alessandro Del Piero. J’admirais aussi beaucoup les défenseurs italiens Fabio Cannavaro, Alessandro Nesta, et Marco Materazzi.
Quelles ont été vos meilleures expériences en tant que joueur ?
J’en ai plusieurs. Tout d’abord, la possibilité de jouer et de s’entraîner avec ses amis est une superbe expérience, qui me manque déjà. Ensuite, le fait d’avoir pu jouer avec mon père constitue aussi une magnifique expérience. Ces années nous ont rapprochés, puisque nous avions une passion en commun. Enfin, parmi les meilleurs souvenirs, il y a naturellement les victoires en Coupe neuchâteloise, ainsi que le parcours en Coupe de Suisse en 2019.
Vous avez un papier d’avocat et vous étiez également agent de joueurs, parlez-nous de cette période de votre vie?
J’ai d’abord obtenu un Bachelor en Droit, puis deux Masters (Droit du sport et professions judiciaires) à l’Université de Neuchâtel. Dès la fin de mon parcours universitaire, j’ai commencé à pratiquer l’activité d’agent de joueurs. En 2017, après une longue réflexion, j’ai décidé de finaliser ma formation juridique, en effectuant le stage d’avocat. Durant cette période, je travaillais à 200%, puisque je devais gérer simultanément ma société, les joueurs, le stage d’avocat, et l’examen final. Ce furent trois ans difficiles, mais je ne regrette pas d’avoir opéré ce choix aujourd’hui.
Aujourd’hui, vous êtes directeur de Xamax, en quoi consiste votre tâche?
J’ai cessé mon activité d’agent de joueurs auprès de ma société avant de rejoindre Neuchâtel Xamax, dans la mesure où l’activité d’agent de joueurs est incompatible avec une fonction au sein d’un club.
Neuchâtel Xamax est un club qui me tient tout particulièrement à cœur puisque j’habite dans la région. Je supervise notamment les finances du club, le sponsoring, l’administration, et tout ce qui a trait à la première équipe. J’entretiens également les contacts avec les Autorités et la SFL. Puis, compte tenu de mes compétences juridiques, je me charge de ce qui relève de ce domaine. Je touche donc vraiment à tout.
Et quels sont les objectifs du club?
Cette saison fait suite à une relégation, ce qui n’est jamais évident à affronter. Je souhaite pouvoir travailler sur la structure du club, afin de la renforcer. L’objectif sur le long terme est naturellement de remonter en Super League et d’y rester.
Comment le club fait-il pour s’en sortir aujourd’hui avec le COVID?
Je pense que la situation est très difficile, pas seulement pour Neuchâtel Xamax, mais pour tous les clubs, en Suisse et à l’étranger. En effet, le fait de jouer les matchs à huis clos a un impact considérable sur la situation financière des clubs, dans la mesure où ceux-ci ne peuvent plus compter sur les revenus résultant de la billetterie.
Par ailleurs, pour les joueurs, cette situation ne doit pas être évidente à gérer. Le douzième homme ne peut plus joueur son rôle, même si je tiens à préciser à cet égard que les supporters neuchâtelois se sont toujours montrés proches de l’équipe.
