Suite aux annonces du Conseil Fédéral de mercredi, nous avons lancé un coup de fil à Mario Chatagny, président de l’ANF, pour savoir quels étaient les plans pour la reprise des championnats amateurs. Interview.
Mario, on imagine que les annonces du Conseil Fédéral, ne vous ont pas laissé de marbre. On entrevoit enfin la reprise du football amateur… Quelles sont les perspectives du côté de l’ANF?
Le 2 mars, on aura un comité central. On proposera ensuite divers scénarios aux clubs. Les gens de l’ASF, de Swiss Olympic disent qu’on peut reprendre jusqu’à 20 ans, mais il faut mettre des masques pour jouer. Il faut leur tirer des claques à ces gens-là. Vous vous voyez jouer un match et dire à vos 11 joueurs de porter des masques sur le terrain?
Pas vraiment non…
Moi, si j’arrive au bord du terrain et que je vois des mecs qui jouent avec des masques, je vais me coucher par-terre et j’éclate de rire tellement c’est rigolo!
Effectivement… Du coup, quid de la date de reprise?
Tant qu’on n’a pas des versions plus ou moins officielles, on ne va pas se presser. Mais c’est fort probable qu’on reprenne au niveau des juniors vers le 20-21 mars. Toutefois, rien n’est sûr. Parce que c’est compliqué. T’as pas le droit aux vestiaires, t’as pas pas le droit non plus aux spectateurs. Mais qui va faire la police autour du terrain? Prenons un exemple: t’as un match de juniors D avec 25 parents qui viennent accompagner les gamins mais t’as pas le droit d’avoir des spectateurs… Qui va régler ça? Qui va faire la police et les empêcher de regarder le match? Moi, je suis d’accord d’ouvrir le championnat. Mais j’aimerais que quelques mesures soient prises. Parce que si dans le canton de Neuchâtel on était les derniers de la file en matière de COVID, on pourrait encore discuter, mais là, on est les premiers!
J’aimerais bien que les gamins puissent jouer, bien entendu. Je ne suis pas un anti-football, bien au contraire. Mais pour le moment personne ne prend des mesures. Les seules infos qu’on a de l’ASF c’est qu’il faut jouer avec des masques. Mais ces gens sont assis dans leur bureau et décident ça. C’est facile de dire qu’il faut jouer avec des masques… Mais administrer ou reprendre des compétitions c’est autre chose.
Actuellement, ce qui est sûr que c’est que le Conseil Fédéral a élargi la reprise jusqu’à 20 ans, c’est-à-dire jusqu’aux juniors A.
Ok, et qu’en est-il des plans pour les actifs?
On part sur trois cas de figure:
- On parlait de reprise des entraînements le 1er mars avec début du championnat le 20 mars. Ca, on oublie.
- On prévoit la reprise des entraînements au 1er avril et le début des matches au 20 avril. Là, il y a deux solutions, ou tu joues tous les mercredis soirs jusqu’en juin et tu boucles les 1er et 2e tours. Ou tu finis le premier tour, puis tu scindes les groupes en 2. Les 6 premiers jouent pour le titre, les 6 derniers contre la relégation. Et ça ne fait que 5 matches à jouer après la fin du premier tour.
- On reprend les entraînements le 1er mai et les championnats le 20 mai. T’essaies de finir le 1er tour et tu fais 1-2 matches pour essayer de finir la Coupe.
Quand est-ce qu’on y verra un peu plus clair?
On est toujours dans l’attente. Il y a les recommandations du Conseil Fédéral, puis après, il y a celles du Canton. A Neuchâtel, on n’est pas très disciplinés puisqu’on est en tête des cas de COVID. Alors j’aimerais pas qu’on passe tout à coup de 500 à 700 cas par semaine et qu’on dise que c’est à cause du football… Il faudrait que les cas diminuent déjà dans le canton afin qu’on puisse reprendre sereinement. Je ne suis pas un adepte de la reprise à tout prix tant que les mesures ne sont pas claires. Autant la Confédération que le Canton se cachent un petit peu. Aux autorités de prendre leurs responsabilités. Nous, on suivra.
Cela veut dire qu’on pourrait très bien recommencer à une date à Fribourg, à une autre dans le canton de Vaud, à une troisième à Neuchâtel, et caetera?
Non, avec mes collègues des autres associations romandes, on se dirige vers une uniformité de la reprise. Histoire que tous les cantons reprennent en même temps. Il faut se coordonner entre nous. A une semaine près, on va reprendre tous ensemble. C’est comme les bistrots ou les magasins, il faut que les cantons se mettent d’accord et rouvrent en même temps, on ne peut pas avoir de grand décalage. Ce serait ridicule.