Après une longue période de pause il est toujours difficile de reprendre surtout quand aucune date de reprise n’est connue. Nous sommes allés à Gorgier, demander à Florian Simonin comment il avait vécu cette période de pause et dans quelles conditions ses hommes et lui ont repris le chemin de l’entraînement.
Florian, comment et depuis quand avez-vous repris les entraînements?
Nous avons repris dès que le Conseil Fédéral nous l’a permis. Le but étant de conditionner les joueurs et de les tenir motivés pour une éventuelle reprise. Il n’est jamais simple de se motiver, sans objectif. Mais dans l’ensemble je suis satisfait de la motivation affichée par mes joueurs. Malgré les conditions (ndlr pas de vestiaires, pas de contacts, pas de matchs, etc) difficile, nous avons toujours été un nombre suffisant de présents. J’ai juste décidé de passer de 3 à 2 entrainements durant cette période.
Dans quels états psychique et physique avez-vous retrouvé vos joueurs?
C’est assez dur à dire. Au début, j’ai retrouvé des joueurs plein d’enthousiasme. C’était comme un point de départ. On pensait tous que nous pourrions reprendre mi-avril. Mais après les deux premières semaines, le couperet est vite tombé et on a rapidement compris que l’on ne recommencerait pas de sitôt la compétition. C’est plus là, que j’ai senti une certaine frustration, J’ai commencé à avoir 2-3 absences inhabituelles. On voit bien que dans l’état d’esprit il manque quelque chose. J’ai dit aux gars, que même si ce n’était pas comme avant, que c’était peut être le seul moment où ils pouvaient retrouver leurs potes. Mais sportivement c’est très compliqué.
Et physiquement?
J’ai quand même la chance d’avoir un groupe très sérieux. La plupart des gars sont revenus en bonne condition mais après il est sûr qu’il y avait de tout. Mais à l’heure actuelle, je retrouve une certaine homogénéité. On a toujours fait une partie physique et une partie plus technique dans les entraînements. Mais l’on ne peut pas faire que ça… On essaie de trouver 2-3 jeux plus ludiques, mais ce n’est pas simple.
Et durant cette pause comment avez géré le groupe? As-tu transmis des programmes à suivre?
On a essayé de mettre plusieurs choses en place, notamment des séances zoom avec le Giant’s Studio mais j’ai vraiment senti que, comme il n’y avait pas vraiment de reprise en vue, les gars on décroché. J’ai vite vu que mes gars avaient envie de se retrouver entre eux et pas derrière un écran.
Avez-vous eux des mouvements au sein de votre contingent?
Oui, comme partout dans ces périodes-là, on a eu quelques mouvements. Marco Galati et Dylan Varela nous ont quitté pour respectivement le FC Suchy-Sports (4e ligue) et le FC Champagne-Sport (2e ligue). Nous ne pourrons sans doute plus trop compter sur Tiziano Sorrenti qui, avec son poste à Xamax (ndlr: Directeur général) n’aura plus le temps de s’entrainer convenablement. Mais nous avons le retour de certains blessés notamment celui de «Kiko» Medugno qui revient d’une longue blessure.
Comment vois-tu la suite du championnat? As-tu un scénario favori?
Pour moi peu importe, tout finir ne sera plus possible. La saison blanche me paraît injuste sportivement parlant. Surtout pour les équipes qui visebnt une promotion ou pour les équipes qui sont mal classées et qui ne pourraient pas défendre leur peau jusqu’au bout. Dans tous les scénarios il y aura de tout façon des insatisfaits et des satisfaits. Mais à titre personnel, l’idée de finir le premier tour et de faire un système de play-off, play-out me parait la plus a même de motiver le maximum d’équipes. Après, pour nous, on aimerait pouvoir au moins finir la coupe. Mais l’important c’est que la vie reprenne son cours normal et que l’on puisse de nouveau s’éclater au foot.
Départs à la mi-saison: Marco Galatti (Suchy-Sports/4e), Dylan Varela (Champagne Sports/2e) et Tiziano Sorrenti (arrêt).
Florian Simonin et son adjoint Gian Tortella mettront fin à leur aventure sur le banc du FCBG, au terme de l’exercice
Nous avons appris que vous ne prolongeriez pas votre aventure au Bord-du-Lac, on imagine que vous désireriez pouvoir faire vos adieux sur le terrain et non pas en coulisse, sur une saison blanche…
C’est clair que j’ai eu un point de départ dans ce club, j’aimerais avoir un point d’arrivée. J’ai décidé d’arrêter d’entraîner Béroche-Gorgier au vu de la situation très compliquée que nous vivons avec cette Covid. Se retrouver chez soit après avoir entrainé pendant plus de 12-13 ans, se retrouver au quotidien avec ma famille, mes enfants de 8 et 10 ans qui demandent de plus en plus… Cette situation m’a obilgé à me poser des questions que je ne m’étais jamais posées. Après, c’était un choix extrêmement compliqué à prendre. Car au niveau football, ce que j’ai vécu au FC Béroche-Gorgier, c’est ma plus belle page d’entraineur. C’est une histoire d’amour que j’ai eue avec ce club. La façon dont j’ai été accueilli, la façon dont on a pu avancer ensemble, les résultats, toutes ces choses incroyables qu’on a vécues ensemble. Tout l’entourage technique, le comité, toute cette grande famille de la Grande Béroche à qui je ne pourrai jamais dire assez merci. Mais voilà, la vie c’est aussi des pages qui se tournent. Peut-être que demain je souhaiterai de nouveau entrainer mais à un moment, il fallait mettre un point d’arrêt.
L’épopée en Coupe de Suisse (1/8e de finale contre le FC Bavois) nous a tellement apporté, qu’il était difficile de faire mieux. Depuis ce moment-là, malgré le fait que nous avons fait presque 1 tour, passer des tours en coupe neuchâteloise, nous étions toujours dans l’incertitude liée à la Covid. Il fallait toujours trouver les mots justes pour remotiver les gars, quand on pensait que c’était reparti, il y avait de nouveau un coup d’arrêt. Je suis très triste de quitter ce groupe au sien duquel j’ai rencontré tellement de gars exceptionnels, avec en plus une qualité footballistique importante. J’ai senti les valeurs humaines que dégage ce club. C’est une grande famille. Pour y entrer, il a fallu montrer patte blanche, j’ai dû continuer la politique mise en place par le club, celle de l’intégration des jeunes. Mon successeur aura, je pense, autant de satisfaction que moi.