A cause d’une prestation plus que faiblarde qui a fait penser à celles d’il y a quelques mois, Neuchâtel Xamax FCS a égaré trois points capitaux ce mardi soir à la Maladière, en perdant contre Kriens sur le score de 0 à 3, laissant ainsi revenir leur adversaire du soir à égalité de points au classement.
Avant la rencontre, la donne était claire. En cas de succès, cette partie contre les poursuivants directs au classement devait permettre aux Neuchâtelois de prendre un peu d’air, tandis qu’une défaite laisserait revenir les Lucernois à égalité. Un match à six points, comme on le dit.
Première mi-temps catastrophique
Si les joueurs locaux auraient pu ouvrir le score après une centaine de secondes de jeu si M. Hänni avait accordé un penalty suite à une éventuelle faute de bras d’Ulrich dans la surface de réparation, une mésentente à mi-terrain entre Mveng et Bangura, deux minutes plus tard, permettait à Bürgisser de lancer Marleku qui s’en allait seul battre Walthert et ouvrir le score.
Ce coup du sort a sonné les pensionnaires de la Maladière. En effet, même s’ils ont dominé largement les débats territorialement, ils ne sont jamais parvenus à inquiéter le portier Brügger qui a passé une soirée tranquille.
Pire même, alors qu’ils avaient montré de nets progrès ces derniers matches, les Neuchâtelois ont retrouvé leur niveau de jeu de la fin de l’année passée, lorsqu’ils avaient concédé neuf défaites consécutives. Pourtant leurs adversaires du soir n’étaient pas tant meilleurs techniquement, se contentant d’actions de rupture, sans toutefois véritablement inquiéter Laurent Walthert.
«Magnifique» autogoal de Gomes
La 1re période se terminait sur un coup de théâtre. Gomes déviait un coup-franc brossé par Sessolo au fond de ses propres filets. Un vrai but d’avant-centre si ça n’avait pas été le Neuchâtelois qui avait scoré. Une «réussite» que nous allons voir et revoir dans les bêtisiers ces prochaines semaines.
Un coup du sort fatal pour ce pauvre Mike et ses coéquipiers qui rentraient au vestiaire avec deux unités de retard. Un écart difficile à rattraper au vu de la faiblarde prestation de la soirée.
Un léger mieux en seconde période
Les protégés d’Andrea Binotto sont revenus sur le terrain animés de meilleures intentions, mais pas assez convaincantes pour inquiéter l’arrière-garde de la troupe dirigée par l’ancien international Bruno Berner bien organisée autour de l’expérimenté Kryezu. Les Neuchâtelois se sont certes montrés un peu plus entreprenants qu’avant le thé, mais sans toutefois se créer des occasions dangereuses dont l’une aurait pu donner un but qui aurait offert du suspens à la partie.
Les entrées de Parapar et de Corbaz à l’heure de jeu, puis celles de Nuzzolo en milieu de période n’ont pas changé les choses. Ce sont au contraire les pensionnaires du Kleinfeld qui se sont montrés les plus incisifs profitant, quelque peu, des lacunes criardes des rouge et noir à tous les niveaux, grâce à Liridon Mulaj à la 64e qui triplait la mise suite à une erreur de Mveng à mi-terrain. L’ancien junior xamaxien profitant une fois de plus d’une relance catastrophique à mi-terrain.
La messe était dite. Et même si les deux équipes se créaient quelques opportunités, les deux portiers passaient une fin de rencontre sans vraiment être inquiétés.
Crédit: Grégory Bohnenstengel.
Xamax doit se reprendre au plus vite
Autant les Neuchâtelois avaient montré de nets progrès ces dernières semaines, à part peut-être lors de la défaite contre Aarau, autant mardi soir ils se sont montrés décevants, comme s’ils avaient voulu revenir au niveau qui était le leur en novembre passé.
Il ne reste que six parties à disputer avant la fin de la saison. Et, alors qu’ils auraient pu prendre un bol d’oxygène au classement, ils se sont mis tous seuls dans la gonfle. Ils doivent se reprendre au plus vite et s’inspirer des progrès montrés ces derniers temps, sans quoi le déplacement à Chiasso lors de la dernière journée risque d’être un match décisif contre la relégation en Promotion League. Première réponse ce vendredi soir déjà à Schaffhouse.
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Interviews d’après-match
Nicky Beloko, êtes-vous déçu de cette prestation que l’on peut qualifier de pas loin de catastrophique?
C’est clair que nous somme très déçus du résultat. Une défaite par 3 à 0 à la maison ce n’est pas bon. Malgré le fait que nous étions très solides depuis quelques matches. Après le but encaissé d’entrée de jeu, nous avons voulu pousser et repousser. Et juste avant la pause, nous encaissons le deuxième but sur une balle arrêtée. Une réussite qui nous a fait très très mal. Si nous n’avions été menés que d’une unité à l’heure du thé, ça aurait été plus facile pour nous de tenter d’égaliser. Nous avons tenté de revenir au score, mais le 3 à 0 a été la fin des espoirs.
Cette défaite va t’elle avoir une influence sur la suite de votre championnat?
Je suis très confiant pour la suite, car je sais que nous allons nous en sortir. Le groupe est très solide. Aujourd’hui, nous n’avons pas baissé le bras et c’est un bon signe. Nous allons nous battre jusqu’à la fin.
La défense qui était très solide ces derniers temps ne l’a pas été ce soir?
Pour moi sincèrement, ce n’est pas que de sa faute. Dans une équipe, il y a le gardien, les défenseurs, les milieux et les attaquants. Lors d’un but tout le monde est fautif. C’était juste que ce soir, nous n’étions pas dans notre match. Ça arrive de temps en temps.
Ètes-vous obligés de vous reprendre lors de la prochaine partie, prévue déjà dans 3 jours?
C’est vrai que c’est très court pour moi. J’espère que nous allons faire un très gros match contre les Schaffhousois, de la même manière que nous l’avons fait contre eux à la maison il y a quelques semaines. Nous y allons bien sûr pour obtenir les trois points.
Est-ce que seulement trois jours entre les deux parties, ce n’est pas trop court?
Toutes les équipes sont logées à la même enseigne. Donc ça ne cause pas de problèmes pour moi. C’est aussi bien, car au moins nous n’aurons pas le temps de penser à la défaite de ce soir, et demain déjà nous allons nous concentrer sur ce prochain déplacement.
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Liridon Mulaj, êtes-vous satisfait de la victoire de votre équipe?
Oui, bien sûr. C’est le plus important. Surtout que ça nous permet de revenir à égalité au classement. Ça fait aussi du bien de prendre deux points d’avance en plus sur le dernier. Mais nous ne nous laissons pas influencer par les résultats de nos adversaires. Nous nous concentrons sur notre performance en essayant de gagner. Le maintien est notre but, et plus nous pourrons l’obtenir rapidement, mieux ce sera.
Qu’est-ce que ça vous fait de revenir à la Maladière, là où vous avez grandi, et de jouer contre votre club formateur?
C’est bizarre, en effet. J’aime bien venir ici. Ça me rappelle de bons souvenirs.
Etes-vous plus motivé contre Xamax que contre les autres équipes?
Non pas du tout. Je considère chaque adversaire la même chose. C’est un match comme tous les autres. C’est Dieu qui l’a décidé et nous ne pouvons rien faire contre.
Télégramme:
Neuchâtel Xamax FCS – SC Kriens 0-3 (0-2)
Stade de la Maladière. 100 spectateurs.
Arbitre: M. N. Hänni, assisté de MM. D. Dubrit et T. Gämperle.
Buts: 4e Marleku 0-1. 45e+1′ Gomes (autogoal) 0-2. 64e Mulaj 0-3.
Xamax: Walthert (cap.); Epitaux, Bangura, Mveng; Gomes, Basha (57e Corbaz), Beloko, Morgado (68e Nuzzolo); Mutombo (57e Parapar), Dominguez (78e Edgar); Mafouta (78e Dugourd). Entraîneur: A. Binotto.
Kriens: Brügger; Urtic, Alessandrini (cap.), Kryezu, Busset (76e Berisha); Ulrich, Selasi (62e Kukeli), Bürgisser, Mulaj; Sessolo (62e Mistrafovic), Marleku. Entraîneur: B.Berner.
Avertissements: 47e Epitaux, 60e Busset.
Notes: Xamax sans Saiz; Frick, Kempter (convalescents), Rodriguez, Koura, Ouattara (blessés), Kaiser, Teixeira, Morina, Surdez, Roth, Hummel et Mbock (pas convoqués). Kriens sans Souare (blessé), Costa (suspendu), Tadic, Yesilcayir, Aliu, Zizzi, Luan et Sadrijaj (pas convoqués).
Fil du match: La partie avait commencé sur les chapeaux de roue, puisqu’après une centaine de secondes de jeu seulement, Ulrich touchait le cuir de l’omoplate dans la surface de réparation. M. Hänni ne bronchait pas. Deux minutes plus tard, Bürgisser profitait d’une mésentente à mi-terrain entre Mveng et Bangura et lançait Marleku laissé bien seul par Epitaux. L’attaquant lucernois partait affronter Walthert et le battait (0-1). Onze tours d’horloge plus tard, Dominguez croisait trop son tir. Dix minutes avant le thé, Mafouta se créait deux occasions sans toutefois inquiéter Brügger. Durant les arrêts de jeu, Morgado retenait Ulrich à une vingtaine de mètres de la ligne de fond. Sessolo voulait brosser son coup franc sur Marleku au second poteau, mais Gomes reprenait le cuir et l’envoyait malencontreusement au fond de ses propres filets (0-2).
A la 50e, Mutombo croisait trop son tir. Deux minutes, c’était au tour de Dominguez de faire la même chose. Juste à l’heure de jeu, Mafouta tentait de tromper Brügger qui effectuait sa seule véritable de la partie. Et quatre tours d’horloge plus tard, Mistrafovic, qui venait d’entrer, profitait d’une mauvaise passe de Mveng à mi-terrain. Il lançait en profondeur Mulaj qui donnait le coup de grâce en battant son ancien coéquipier Walthert (0-3). Et ensuite il ne s’est plus rien passé d’intéressant, à part un coup-franc trop imprécis de Mafouta à un peu moins d’un quart d’heure de la fin des hostilités.