Le Team Béroche-Bevaix a essuyé une nouvelle défaite cinglante, 3-8 contre Echallens Région, dimanche. Le revers de trop pour l’entraîneur Quentin Fallet, qui a été remercié lundi.
Le procédé est connu dans le football des actifs, mais il reste assez rare dans le monde des juniors. Les responsables du Team BB ont ainsi décidé de tenter le tout pour le tout en actionnant le fameux levier. Ce «choc psychologique» donnera-t-il l’adrénaline nécessaire à la formation des Murdines pour éviter la relégation qui lui pend au nez? L’avenir le dira.
Avant-dernière avec neuf points de retard sur le premier non-relégable, la formation de la Grande-Béroche est en très mauvaise posture dans cette Junior League A où seul le voisin Team Littoral possède un bilan plus famélique.
Alors qu’il reste une dizaine de matches à jouer et que certaines équipes mal classées parviennent à créer la surprise contre des cadors, à l’instar du FC La Chaux-de-Fonds tombeur 5-0 d’Yverdon Sport ou encore du Team La Gruyère vainqueur 2-1 à Vernier, dimanche, la situation est grave du côté des Murdines. Les lacunes défensives affichées par l’équipe locale contre Echallens Région semblent difficiles à combler et le manque de liant entre les lignes, lorsque ce n’était pas entre les individus, a parfois été abyssal.
Depuis deux semaines pourtant, les comités du FC Bevaix et du FC Béroche-Gorgier avaient décidé de prendre des mesures pour tenter d’aider leurs Juniors A. Après avoir entendu divers cadres de l’effectif, les responsables des deux clubs avaient mis sur pied un plan de sauvetage.
Ainsi, depuis la préparation de la rencontre à Guin, le coach Quentin Fallet n’était plus seul aux commandes et officiait en compagnie de Jorge Bastos, entraîneur de la première équipe du FC Bevaix, et sous la supervision de Cyrille Dzinguene, responsable des équipes juniors du Team BB.
Photos: Samuel Hofmann.
Contingentés avec la première équipe du FC Béroche-Gorgier (2e Ligue), Jonathan Fragnière, Liam Mayor et Loël Zwietnig avaient également été rappelés pour renforcer l’équipe, de même que Thomas Kovalsky du FC Bevaix (3e Ligue). Ils rejoignaient ainsi les autres actifs bevaisans Théo Wannenmacher, Jean Zürcher et Grégory Garcia dans le contingent.
Dimanche, le Team BB «new look» a existé par intermittences et c’est peut-être justement ces sursauts qui permettent aujourd’hui encore aux locataires des Murdines de croire un tant soit peu à un éventuel miracle. Mais le chemin menant à un très hypothétique maintien est encore long et tortueux et il faudra que le onze bérocho-bevaisan témoigne d’une constance qui lui a fait défaut contre Echallens. En bref, le successeur de Fallet, aura du pain sur la planche, s’il entend résoudre la difficile équation du maintien.
Certes, les Grands-Bérochaux ne se frotteront pas tous les week-ends à une équipe disposant dans ses rangs d’une pépite telle que Rémi Berkani, auteur de six buts (!) dont une frappe de mutant qui a terminé sa course dans la lucarne droite d’Elias Renevey.
Certes aussi, l’amalgame entre les anciens, les recrues arrivées cet hiver et les joueurs habituellement alignés en actifs devrait également gentiment se faire et permettre au groupe de se trouver petit à petit une identité commune. Un manque cruel qui a parfois sauté aux yeux dimanche dernier. Car si le capitaine Coulet et Wannenmacher n’ont pas ménagé leurs encouragements pour mobiliser leurs pairs au fil d’une rencontre qui leur échappait inexorablement, on n’a pas toujours eu l’impression que tout le monde tirait à la même corde, ni que toutes les individualités étaient prêtes à se faire mal pour l’équipe.
Certes encore, les absences de Mayor et de Zürcher ont cruellement pesé, de même que les incompréhensibles non-titularisations de Kovalsky et de l’ancien capitaine Cunha, auteur d’une entrée fracassante.
Mais il faudra néanmoins un invraisemblable alignement d’étoiles pour permettre au Team Béroche-Bevaix de se sauver. Difficile pour une équipe depuis trop longtemps à la dérive tactiquement de soudainement trouver et maintenir un schéma de jeu cohérent avec la rigueur, l’intensité et la discipline nécessaires pour conserver sa place dans l’élite romande. D’autant plus que le successeur de Quentin Fallet n’aura pas le temps de s’amuser à faire des tests, mais devra trouver une colonne vertébrale fiable dès son arrivée. L’opération commando est lancée.
Réaction d’après-match du capitaine Théo Coulet:
Comment résumeriez-vous cette rencontre?
On a réussi à mener 2-1. Mais notre adversaire est revenu au score puis a passé l’épaule. Ensuite, on n’a plus existé. On a eu une brève réaction après la mi-temps, malgré le but rapidement encaissé. Mais c’était clairement insuffisant. Je ne pense pas que quelqu’un dans l’équipe a pris du plaisir durant ce match.
Est-ce que ça ne devient pas trop rageant ces sempiternels buts encaissés au début des périodes qui vous plombent clairement?
Oui, je ne sais pas ce qui joue pas chez nous, mais c’est récurrent depuis le début de la saison. Si c’est une question de concentration ou d’attitude, aucune idée. Devrait-on mieux travailler à l’échauffement pour être tout de suite dans le match? Ce qui est sûr c’est qu’il faut corriger cela car ça nous pénalise systématiquement.
Si on devait déterminer un tournant du match, on parlerait de la roue libre de Jules Aloé et le contre dans la foulée qui a amené le 2-3… Après cette action, on vous a senti perdus…
Oui cette action a été un des tournants du match. Mais on a surtout manqué de caractère. Ce n’est pas parce qu’on manque une occasion et qu’on se fait prendre en contre qu’on a ensuite le droit d’encaisser une flopée de buts et de ne montrer aucune réaction, sinon ce soubresaut en début de 2e mi-temps. C’est surtout ce manque de caractère qui est à fustiger.
Est-ce qu’il y a vraiment un esprit d’équipe entre les diverses composantes du vestiaire, c’est-à-dire les anciens, les nouvelles recrues arrivées à l’inter-saison et les joueurs qui évoluent habituellement en actifs?
Même si on a déjà joué ensemble avec certains des actifs par le passé, il faudrait à mon sens recréer un vrai lien dans l’équipe, surtout qu’il y a effectivement beaucoup de recrues qui sont arrivées cet hiver. Alors, maintenant qu’on a déjà joué 4-5 matches ensemble, il devrait commencer à y avoir des automatismes. Mais il est vrai que le manque de liens entre nous a peut-être pour conséquence notre défaut de caractère. Les retours dans l’équipe des joueurs actifs sont nécessaires si on veut aller chercher des performances, il nous faut pouvoir tabler sur des individualités talentueuses pour essayer de remonter au classement. Il faut travailler pour s’améliorer tous ensemble.
Télégramme:
Team Béroche-Bevaix – Echallens 3-8 (2-5)
Les Murdines. Huis clos. Arbitre: M. Piccolo.
Buts: 3e Berkani 0-1. 12e Garcia 1-1. 14e Fragnière (penalty) 2-1. 29e Berkani 2-2. 34e M. Di Iorio 2-3. 41e Berkani 2-4. 44e Berkani 2-5. 47e Berkani 2-6. 48e Cuhna 3-6. 76e Berkani 3-7. 91e Hanson 3-8.
Béroche-Bevaix: Renevey; Müller (71e De Luca), Coulet, Milanovic (46e Kovalsky), Ali (46e Cunha); S. Da Silva (91e Cesar), Zwietnig; Wannenmacher (91e Rodrigues), Aloé (65e Leone), Garcia; Fragnière (91e Dzeljadini).
Echallens: R. Da Silva; Ray (46e Collet), Landry, Mivelaz (46e Jakaj), Costa (46e Leser); Auberson (56e Hanson), F. Di Iorio; M. Di Iorio (81e Rydmark), Hählen, Rydmark (46e Golay); Berkani.
Avertissements: 65e Golay, 81e Fragnière et 92e Cesar.
Fil de match: Berkani a commencé son festival à la 3e, sur une ouverture de Rydmark. Moins de dix minutes plus tard, un bon coup franc d’Aloé trouvait Müller au 2e poteau pour l’égalisation. Dans la foulée, Béroche-Bevaix poussait et Fragnière était accroché par Mivelaz dans les 16 m, obligeant l’arbitre à siffler un penalty indiscutable et parfaitement réalisé par l’attaquant de pointe du Team BB.
A la 17e, Aloé, très finement décalé sur la droite par Fragnière échouait face à R. Da Silva. Une poignée de secondes plus tard, le gardien d’Echallens détournait du pied une frappe de Fragnière. On ne le savait pas encore, mais Béroche-Bevaix venait de laisser passer sa chance. Deux minutes plus tard, Echallens égalisait par l’inévitable Berkani, lequel avait tout le temps de se tourner dans les 16 m avant d’armer une frappe au premier poteau, malgré l’opposition de trois joueurs locaux. A la 24e, Renevey pouvait in extremis bloquer une tête de Hählen sur service de Berkani.
Le tournant du match avait lieu dix minutes plus tard, lorsqu’Aloé, idéalement placé, manquait le ballon à l’orée des 16 m et permettait à M. Di Iorio en rupture de débouler sur le côté droit et de punir les locaux. Berkani enfilait deux nouveaux pions aux 41e et 44e minutes, tout d’abord sur une rupture puis sur un coup-franc magistral. Entre ces deux goals, M. Di Jorio avait encore vu sa tête s’écraser sur un montant de Renevey.
A la reprise, Echallens et son formidable n°16, curieusement laissé libre au 2e poteau, ont immédiatement marqué le 2-6. Sur l’engagement suivant, Cunha, revanchard après avoir dû ronger son frein sur le banc, sonnait la révolte en s’offrant un joli numéro sur le couloir droit pour le 3-6. Peu avant l’heure de jeu, après quelques poussées des locaux, c’est Renevey qui s’interposait devant M. Di Iorio. Sur l’action suivante, Cunha forçait le cerbère visiteur à la parade, mais Fragnière, à la retombée du ballon, manquait son affaire.
Puis, à 11 contre 10, le Team BB connaissait un nouveau temps fort entre la 66e et la 69e. Sur une jolie triangulation initiée par Zwietnig et relayée par Cunha, le même Fragnière frappait trop mollement pour relancer les affaires de l’équipe recevante. Sur l’action qui suivait, Kovalsky servait Leone dont la frappe se révélait un poil trop croisée. Enfin, la minute d’après, Cuhna, concluait un rush rageur d’une bombe non cadrée.
Echallens répliquait à la 69e par un tir également imprécis de F. Di Iorio. Il restait moins d’un quart d’heure à jouer lorsque le matador Berkani a parachevé son oeuvre d’une frappe aussi pure que puissante des 30 mètres dans la lucarne droite pour le 3-7, signant ainsi sa sixième réussite personnelle de l’après-midi. Dans les arrêts de jeu, alors que les visiteurs évoluaient en supériorité numérique, Renevey sortait des poings un envoi de F. Di Iorio avant de devoir capituler devant Hanson, à la réception d’un corner d’Hählen.
