En recevant Grasshopper, vendredi, Neuchâtel Xamax avait l’occasion de mathématiquement décrocher son maintien en Challenge League. Tout en gardant un œil sur le résultat de Chiasso à Schaffhouse. Les deux rencontres s’étant soldées par le même score (1-1), tout se jouera jeudi soir, au Tessin.
L’équation est simple. Pour ne pas descendre en Promotion League, les hommes d’Andrea Binotto doivent gagner, faire match nul ou perdre par un but ou deux d’écart. Tout autre résultat les condamnerait à la culbute. «On partira au Tessin la veille, histoire de mettre toutes les chances de notre côté», précisait le coach vendredi soir.
Pour l’opération sauvetage, Andrea Binotto va récupérer Nicky Beloko, suspendu contre Grasshopper. «La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a pas de suspension supplémentaire!», souriait le «professeur». En cas d’avertissement vendredi, Migjen Basha, Yoan Epitaux, Louis Mafouta, Freddy Mveng et Raphaël Nuzzolo auraient regardé la «finale» depuis les tribunes. Par contre, une grosse incertitude plane sur la participation d’Umaru Bangura, qui s’est blessé sur l’égalisation zurichoise. «On verra comment la blessure d’Umaru va évoluer», reprenait Andrea Binotto. «Mais au cas où il ne pourrait pas jouer, j’ai entièrement confiance en Yoan Epitaux!»
Les Xamaxiens savent ce qu’ils auront à faire: une bonne combinaison de concentration et d’agressivité, face à une équipe habituée à lutter contre la relégation, leur permettra de s’en sortir. «Il faudra aller à Chiasso le couteau entre les dents. Mais il faudra aussi rester calme, serein, zen, garder la tête froide…»
«Ce sera la guerre, là-bas», illustrait Maxime Dominguez, auteur d’une très bonne prestation vendredi. «Nous y sommes préparés! Nous aurions bien voulu gagner et plier le championnat ce soir, mais Chiasso ne nous lâche pas! Et ça fait quand même un bon moment qu’on sait que ce sera chaud…»
Photos: Grégory Bohnenstengel
A part un réalisme plus affuté – Louis Mafouta a eu une peine folle à trouver le cadre… –, Andrea Binotto pourra s’appuyer sur la copie rendue par ses hommes vendredi, contre Grasshopper. Il se disait «globalement satisfait de la rencontre», de la percussion. «L’équipe a répondu présent. Le seul regret, c’est de ne pas pouvoir fêter le sauvetage. Les consignes ont été respectées. A la mi-temps, nous savions que Schaffhouse menait contre Chiasso. Notre idée, contre Grasshopper, c’était de ne pas beaucoup descendre, reculer dans le jeu.»
Mais Chiasso a égalisé à Schaffhouse, et la lutte contre la relégation se résume désormais à ce dernier choc. Au stadio Riva IV, on affiche déjà le compte à rebours, comme sur le site internet du club. Histoire, si besoin était, de davantage s’imprégner de l’importance de cette 36e journée. Pourtant, tout aurait pu basculer dans les arrêts de jeu, vendredi. Dans les dernières secondes, Schaffhouse, à dix contre onze, a touché le poteau. Avec un brin de réussite supplémentaire, à distance, Xamax serait à l’abri. Mais le sort en a décidé autrement. Et les «rouge et noir» devront sauver leur peau au Tessin, ce jeudi, à 20 heures.
Télégramme:
Neuchâtel Xamax FCS – Grasshopper 1-1 (1-1)
Maladière: 100 spectateurs (plus des dizaines de supporters zurichois qui chantaient et lançaient force fusées et pétards à l’extérieur du stade). Arbitre: Stefan Horisberger.
Buts: 26e Nuzzolo 1-0, 29e Bonatini 1-1.
Xamax: Walthert; Gomes, Bangura (31e Epitaux), Basha, Djuric, Kempter; Mutombo (60e Parapar), Dominguez, Corbaz; Mafouta, Nuzzolo (90e+1′ Mveng). Entraîneur: Andrea Binotto.
Grasshopper: Matic; Arigoni, Cvetkovic, Schmid (46e Mesonero), Pina; Santos, Lenjani; Pusic (81e Ribeiro), Bonatini (73e Ponde), Gjorgjev; Demhasaj. Entraîneur: Zoltan Kadar.
Notes: Xamax sans Beloko (suspendu), Koura, Rodriguez, Roth (blessés), Dugourd, Frick, Hummel, Kaiser, Mbock, Morina, Ouattara, Surdez ni Teixeira (pas convoqués). Grasshopper sans da Silva, Toti (suspendus), Buur, Kalem, Keller, Morandi, Nadjack, Ronan (blessés), ni Salvi (pas convoqué).
Avertissements à Gomes (50e), Lenjani (58e) et Mesonero (90e), tous pour jeu dur. Corners : 3-1 (1-1).
Fil du match:
Il a fallu être patient, à l’attaque du match. Une mise en route correcte n’a pas débouché sur grand-chose pendant le premier quart d’heure, à part, peut-être, un tir trop mou de Raphaël Nuzzolo à la 8e.
La première grosse émotion est survenue à la 18e, quand Laurent Walthert a vu son dégagement contré par Shkelqim Demhasaj. Mais le capitaine xamaxien s’est très bien rattrapé en réalisant un miracle sur le tir du numéro 9 zurichois. Sur le corner qui a suivi, la reprise de la tête d’Aleksandar Cvetkovic a fui le cadre.
A la 26e, Allan Arigoni s’est fait l’auteur d’une grosse faute sur Michael Kempter à 17 mètres du but de Mateo Matic. Et le portier de Grasshopper n’a absolument rien pu faire sur la merveille de coup franc de Raphaël Nuzzolo, juste au-dessus du mur, à mi-hauteur, au ras du poteau.
Hélas, les Xamaxiens n’ont pas longtemps pu savourer cet avantage. Trois minutes après l’ouverture du score, Nikola Gjorgjev est parti dans le dos d’Umaru Bangura – qui s’est blessé à la cuisse sur l’action – sur l’aile gauche, avant de remettre en retrait sur Léo Bonatini. Le Brésilien prêté par Wolverhampton a fait un crochet pour éliminer Migjen Basha et fusiller Walthert du gauche.
Si Maxime Dominguez regrettait que l’égalisation arrive aussi vite – «on aurait pu les faire douter» –, Andrea Binotto se voulait beau joueur. «Grasshopper a réalisé une belle action, c’est son mérite. Il faut aussi saluer le beau but de notre adversaire!»
A la 33e, sur une subtile déviation de Nuzzolo, Louis Mafouta, trop lent, a laissé le temps aux défenseurs zurichois d’intervenir. A la 43e, André Santos était trop court sur un centre fort de Demhasaj. Et c’était tout pour la première mi-temps…
La deuxième a valu par son suspense, par la tension, moins par ses occasions. On citera un tir raté de Pina (55e), un raté de Mafouta après une interception et une très belle passe de Maxime Dominguez (56e) et un corner dangereux de Nuzzolo (72e).
Car les deux actions dangereuses sont survenues dans les dernières minutes. A la 85e, Igor Djuric a dégagé la balle devant sa ligne de but après un tir de Nuno Pina. Et à la 88e, Mafouta, bien lancé en profondeur par Thibaut Corbaz, a buté sur Matic, qui a bien bouché son angle.
En définitive, ce 1-1 semblait logique. «Le match était équilibré», jugeait Andrea Binotto. «Le nul est mérité», concluait Maxime Dominguez.
