
Invaincu en 23 rencontres, Yverdon Sport II fait figure d’épouvantail dans son groupe de 2e Ligue vaudoise. La «deux» d’YS pourrait déjà fêter sa promotion – l’objectif avoué de Vagner Gomes -, samedi prochain autour des 21h50.
Avant le sprint final d’une saison qui doit être celle du couronnement pour l’ancien joueur professionnel, nous sommes allés rencontrer «Vagui» au Stade Municipal, pour prendre la température.
«Vagui», ça y est! Le championnat va enfin reprendre et le bouclement du premier tour devrait, selon toute vraisemblance, vous permettre, de grimper en 2e inter… Comment vivez-vous cette reprise avec les échéances glorieuses qui vous attendent?
Nous sommes contents de pouvoir reprendre les entraînements dans leur forme normale. L’équipe a été longtemps dans l’expectative et est heureuse de voir le bout du tunnel. Il s’agit maintenant de terminer les trois matches qu’il nous reste pour valider ce premier tour et obtenir cette promotion qui nous tend les bras. Officiellement, il nous reste un succès à obtenir ou peut-être même que deux points suffiront.
Si on rembobine le film, comment avez-vous vécu cette longue période d’incertitudes avec tout d’abord l’arrêt du championnat, puis la reprise des entraînements dans les conditions particulières que l’on connait?
On a repris gentiment. C’est seulement une fois qu’on était sûr qu’on allait terminer le championnat, qu’on a pris les entraînements un peu plus au sérieux, c’est-à-dire avec un peu plus d’intensité. Avant d’être fixés, on a surtout fait de la maintenance et essayé de faire en sorte que les gens prennent du plaisir à l’entraînement, retrouvent la joie de la vie en groupe. On a procédé ainsi parce qu’on savait qu’on allait de toute manière avoir trois semaines pour préparer le retour au jeu. Et c’était important pour le club que l’on respecte à la lettre les mesures anti-COVID.
Après la promotion de la première équipe en Challenge League, celle de la deux en 2e inter serait évidemment bienvenue…
C’est effectivement capital pour le club que l’on arrive à monter d’une catégorie. Mais ça l’est avant tout pour nous aussi. Aujourd’hui, on est invaincus et on veut le rester. Comme la Coupe est annulée, on va se concentrer sur la seule chose qui nous reste à jouer, à savoir les trois parties de championnat, avec l’ambition de rester invaincus.
Crédit: Hervé Nicolet
La Coupe, parlons-en… Comment expliquez-vous cette différence de traitement entre les associations cantonales vaudoise et neuchâteloise? La Coupe est annulée sur Vaud alors qu’elle reprend sur Neuchâtel…
Les autorités vaudoises ont décidé l’annulation, je respecte cette décision, même si j’aurais évidemment eu à coeur de tenter de défendre victorieusement notre trophée. Si on monte, on restera forcément un peu sur notre faim, puisque nous n’aurons plus l’opportunité de jouer la Coupe vaudoise. C’est frustrant, d’autant plus que pour la deuxième année consécutive on figure au tableau des quarts de finale d’une compétition que l’on apprécie particulièrement.
Revenons-en au championnat. Cette promotion, qui semble très difficilement pouvoir vous échapper… On a presqu’envie de dire qu’elle est souhaitée par tous les clubs de 2e Ligue de la région, qui en ont sans doute un peu marre de vous regarder d’en-bas… Êtes-vous d’accord avec cette analyse?
Oui, elle est sans doute attendue par les autres clubs. Mais il faut bien se rendre compte qu’elle sera le fruit d’un travail de longue haleine. Cela fait quatre ans que je suis l’entraîneur de cette équipe… Et cela fait quatre ans qu’elle ne fait que gagner. Dans ce laps de temps, il y a eu beaucoup de va-et-vient au niveau de l’effectif. Il n’y a que deux joueurs qui étaient là au début qui figurent encore au contingent. Il y a aussi eu des changements de direction et de ligne de conduite.
Comment avez-vous vécu ces changements de philosophie et l’évolution du projet?
Avec mon staff, on s’est toujours adaptés aux idées du club. Cela fait six ans que je collabore avec Grujica Maric, un type en or et très investi dans sa tâche. Notre entente est parfaite. On est arrivés à Yverdon, il y a quatre ans. Au début de notre mandat, on a pris des joueurs de l’extérieur. Ensuite, il a fallu miser sur des joueurs locaux, on l’a fait. Désormais, le but est de remettre des jeunes dans la II afin de les faire progresser avec la finalité que certains d’entre eux parviennent un jour à s’installer en première équipe. Il va déjà falloir habituer ces jeunes aux exigences de la 2e inter.
C’est idéal pour le club que vous montiez… On imagine bien que l’écart entre la 2e Ligue et la Challenge League ne permet pas vraiment cette idée de développement des talents…
Personnellement, je dis toujours que plus on monte dans les catégories, plus il est facile de jouer. La raison est simple: les gens comprennent mieux le football. Après, il ne faut pas vouloir trop précipiter les choses dans notre cas. Je pense que la saison prochaine sera, pour nous, placée sous le signe de la transition, en tant que néo-promus. Il faudra mettre des jeunes, selon le désir du club, mais il ne faudra pas s’attendre à ce que tout soit facile.
Parlons de ces jeunes et plus particulièrement des collaborations, à l’interne avec la «une» et les Inter A, et à l’externe, avec notamment le FC Grandson-Tuileries…
Avec Arnaud Vialatte, l’entraîneur des Inter A, cela se passe très bien. La collaboration est très bonne et le passage des jeunes d’une équipe à l’autre ne pose pas de problème. Après, il faut savoir que jusqu’à dernièrement, les Inter A jouaient le titre. Arnaud fait un sacré boulot en matière de formation. C’est un bon entraîneur qui a tout son avenir devant lui. A lui de s’aguerrir encore un peu dans cette catégorie de jeu. Avec Grandson, la collaboration est plus limitée. A Noël, on a prêté un jeune, Raul Silva Perreira, qui n’avait pas beaucoup de temps de jeu chez nous. Pour la suite, et selon les individualités, ce sera aux responsables du mouvement juniors de donner les impulsions et de voir qui on prête à quel club dans la région. Il n’y a pas que Grandson, il y aussi Champvent et Champagne.
Et quid de la collaboration avec la première équipe?
Ça s’est très bien passé. Les jeunes contingentés avec elle ont souvent évolué avec nous. Les cadres qui sont venus parfois avec nous se sont également montrés très pros, jusqu’au bout. Quant à Jean-Michel Aeby, il a toujours été très clair avec moi par rapport à ses attentes et il n’y jamais eu de souci entre nous.
