Béroche décroche sa place en finale sans trembler

Dans un match tendu où les visiteurs émoussés ont fini par plier sous les assauts des jumeaux Burgat et de leurs disciplinés coéquipiers, le FCBG a validé son billet pour la finale où il défiera l’ogre Coffrane, le 4 juillet, à la Maladière.

Ecrivons-le tout de suite, il n’y a pas eu photo à Saint-Aubin où les gens de la Tène n’ont jamais donné l’impression de pouvoir inverser la tendance face une équipe locale extrêmement conquérante et bien disposée, emmenée par ses deux voltigeurs de luxe Kevin et Yoann Burgat, dans une forme éblouissante.

Marin n’était pas venu pour faire le jeu

Du côté marinois, on n’était pas venu pour faire le jeu, comme le concèdera «Vlad» Schneider, après la rencontre. Les nombreuses absences sur blessure, la fatigue accumulée et les querelles intestines qui avaient plombé l’atmosphère en coulisse, les jours précédant cette demi-finale de Coupe neuchâteloise, ne le permettaient certainement pas.

La feuille de route était dès lors claire pour le onze coaché par Julien Mallet: il fallait faire le dos rond le plus longtemps possible sans courber l’échine, jouer regroupé, casser le rythme et espérer réaliser un hold-up en marquant sur contre.

Ce plan aurait pu fonctionner si les 22 acteurs avaient rejoint leurs vestiaires à la pause sur un score nul et vierge. Mais cela n’a pas été le cas, et Marin, de surcroît très tôt plombé par l’expulsion du trop agressif Basilis (51e), n’a eu ni les ressources, ni la fraicheur nécessaires pour enrayer la mécanique bérochale, une fois le verrou sauté.

Crédit: Grégory Bohnenstengel

Burgat ne se décline pas au singulier

Les locataires du Bord du Lac ont cependant dû prendre leur mal en patience avant de trouver la faille. Dominateurs, ils manquaient de précision dans le dernier geste. Ils ont toutefois eu l’intelligence de ne pas céder à l’agacement, tandis que le trio arbitral (très bon au demeurant) choisissait d’adopter une ligne empreinte de mansuétude lorsque les débats devenaient très engagés. Ainsi, régulièrement malmenés, les atouts offensifs bérochaux ne sont jamais sortis de leur match, à l’instar d’un Mabiala exemplaire en la circonstance, qui a su garder la tête froide malgré les tentatives d’intimidations adverses.

Sous les yeux du président de l’ANF Mario Chatagny, venu en spectateur, la situation a finalement été débloquée par les jumeaux Kevin et Yoann Burgat, lesquels se sont associés sur les deux premières réussites du FCBG. Après le 2-0, la messe était dite et malgré l’abnégation et le courage affichés par le capitaine Nicoud et son escouade, il apparaissait impossible que la maigre chambrée présente au Bord du Lac n’assiste à un retournement de situation. Le reste de la rencontre aura dès lors surtout permis aux deux coaches de faire tourner leur effectif respectif, avant que, dans les arrêts de jeu, les réservistes Coletta et Medugno n’allient leurs efforts pour clore définitivement les débats.

Béroche dans le rôle du challenger

Désormais débarrassé d’une étiquette de favori qui lui a collé à la peau tout au long de son parcours en Coupe neuchâteloise, c’est dans la peau du challenger que Béroche-Gorgier ira défier le très ambitieux et formidablement armé FC Coffrane. Rendez-vous le 4 juillet à la Maladière où le charismatique Florian Simonin devra trouver une nouvelle formule secrète pour permettre au David bérochal de faire vaciller le Goliath vaudruzien.

Pour le dernier épisode de son épopée à Saint-Aubin, «Hollywood» fera à coup sûr tout ce qui est en son pouvoir pour que son équipe déjoue les pronostics et pour que son aventure personnelle sur le banc du FC Béroche-Gorgier se termine par un happy end.

Télégramme:

Béroche-Gorgier – Marin Sports 3-0 (1-0)

Bord du Lac. 100 spectateurs. Arbitre: M. Hünziker.

Buts: 33e Y. Burgat 1-0. 71e Y. Burgat 2-0. 91e Medugno 3-0.

Béroche-Gorgier: Abatantuono; Carsana, Zwietnig, Faga, Eichenberger; Y. Burgat (86e Coletta), Ferrier (58e Mpanzu), Salvi (80e André), K. Burgat; Mabiala (72e Fragnière), De Jesus (67e Medugno). Entraîneur: Simonin.

Marin Sports: Iten; Hirschi, Bühler, Schneider, Di Lillo (70e D. Fiorucci), Homberger (70e A. Fiorucci); Robert (80e Maire), Djuric (80e Legaz); Basilis, Memeti, Djuric; Nicoud. Entraîneur: Mallet.

Avertissements: 30e Basilis, 52e Nicoud, 92e Iten. Expulsion: 51e Basilis (2e avertissement).

Fil de match: Béroche-Gorgier a d’emblée mis la pression sur Marin Sports. Ainsi, Mabiala a lancé les hostilités à la 4e. Son premier tir a été repoussé par Iten et sur le second ballon, l’attaquant a tiré au-dessus. A la 8e, K. Burgat a lancé Y. Burgat, lequel a tenté un grand pont sur Schneider, mais le défenseur marinois a pu, in extremis, se retourner et tacler le ballon. A la 31e, Y, Burgat a mal cadré sa reprise, sur une splendide diagonale de l’extérieur du pied de Mabiala. Deux minutes plus tard, Y. Burgat, admirablement servi par son frère jumeau, ne manquait pas la cible et lobait des 20 m Iten. Il a fallu attendre la 39e pour voir Marin tenter sa première banderille. Sur un renvoi du mur bérochal consécutif à un coup franc excentré, Nicoud tirait en force, ma sa frappe passait largement au-dessus du but d’Abatantuono.

A la reprise, c’est Salvi qui se signalait en premier d’une frappe des 20 m, elle aussi non cadrée. Puis, à la 51e Basilis voyait rouge pour un deuxième carton jaune pour jeu dur. Une minute plus tard, Iten sauvait des poings un coup de pied arrêté de K. Burgat. A la 56e, Mabiala s’infiltrait sur le côté droit, mais ne parvenait pas à conclure. A la 70e, Mpanzu, qui était entré à l’heure de jeu, mettait à son tour Iten à contribution. Sur l’action suivante, Y. Burgat signait le doublé sur un inévitable service de son jumeau. A la 75e «Yo» manquait le triplé en voyant son envoi heurter le poteau. Cinq minutes plus tard c’était au tour de son frère de donner des sueurs froides aux Marinois, mais sa louche passait juste au-dessus. A la 86e, une triangulation Y. Burgat – André – Faga restait sans lendemain en raison du trop grand altruisme du défenseur central, lequel préférait faire la passe trop au lieu de frapper. A la 88e, Marin aurait pu relancer le match en contre, mais A. Fiorucci était trop court. A la 90e, André frappait en bout de course, sans réellement inquiéter Iten. Sur l’action suivante, de l’autre côté du terrain, c’était D. Fiorucci qui manquait de précision, des 20 m. A la 91e, Coletta, qui venait d’entrer en jeu débordait sur la droite et servait un autre réserviste, Medugno, pour le 3-0.