Six buts, deux penalties, deux doublés, des rebondissements, de l’engagement, une égalisation dans les arrêts de jeu: Colombier et Audax-Friul ont lancé la saison 2021-2022 sur de très bonnes bases, samedi, aux Chézards (3-3).
«C’est clairement un très bon point!»: Yannick Da Costa, l’entraîneur de Colombier, ne boudait pas son plaisir, samedi en fin d’après-midi. Il y avait de quoi. Son équipe venait d’accrocher le ténor de ce championnat de deuxième ligue, Audax-Friul. «Partir avec ce résultat donne confiance, surtout face au favori. Je suis content pour les joueurs, le premier match est toujours un peu délicat.»
«On s’attendait à un match compliqué, car Colombier a des individualités qui savent jouer au football», glissait un des entraîneurs audaxiens – encore suspendus –, Sébastien Grossin. «On a forcément des regrets par rapport à la fin du match. On n’était pas serein comme on aurait dû l’être, on sentait venir l’égalisation.»
Colombier fait la course en tête
Mais comment en est-on arrivé là? Très vite, il y a eu du rythme, de l’engagement, de la nervosité même. Après cinq minutes et deux grosses fautes dans la même action, Samuel Huguenin était averti. Au niveau des occasions, c’était plus compliqué, les deux équipes ayant de la peine à cadrer. Au niveau du jeu, on a senti un Colombier bien en place en première mi-temps. Qui a pris de la confiance après l’ouverture du score rocambolesque et le cadeau du jeune gardien audaxien, Armond Fetahu. Qui n’a pas perdu pied après l’égalisation de l’opportuniste Maxime Lacreuse.
«La Coupe neuchâteloise (ndlr: victoire 0-7 aux Brenets) nous a fait du bien, car jusque-là, on ne marquait pas beaucoup, précisait Yannick Da Costa. Cela nous a donné de la confiance et s’est ressenti dans le jeu.» Du coup, rien d’étonnant que la balance ait penché du côté colombin en première période.
Et Audax-Friul? Une bonne circulation de balle, la possession qui va avec, et des attaquants remuants. De quoi dominer la seconde mi-temps, malgré un penalty concédé par le gardien peu après la reprise. «On était là, prêts pour le match, grâce à une bonne préparation, précisait Dany Caetano. On savait qu’on allait affronter un adversaire en reconstruction, qui représentait un peu une inconnue.»
Domination audaxienne
La maîtrise du jeu a permis au capitaine Nicola Noseda et à ses coéquipiers de prendre les devants aux environs de l’heure de jeu. Grâce à un penalty cadeau – Pietro Di Nardo a avoué à des Colombins qu’il n’y avait pas faute –, puis à un joli numéro technique, contrôle du droit et tir fin et rapide du gauche de Caetano. A ce moment, Colombier jouait à dix, Caryl Ramseyer étant sorti et Michael Morgadinho pas encore entré en jeu. «On pensait que c’était le but de la victoire», glissait le numéro 10 audaxien. «Dès le 2-3, on a vu que Colombier était plus en difficulté physiquement, jugeait son coach. Après, nous avons aussi baissé pied, joué sur un faux rythme.»
Si les deux équipes ont fini très fatiguées, c’est qu’elles ont tout donné. Et Colombier a trouvé les ressources pour égaliser au début des arrêts de jeu. «Quel match!, souriait le buteur décisif, Dylan Zanga. Nous avons arraché un point, mais nous étions cuits…»
Voilà la saison bien lancée. Pour Audax, le jeu promet. Pour Colombier, l’esprit de corps et ce point acquis face au favori sont de bon augure.
Télégramme: Colombier – Audax-Friul 3-3 (1-1)
Chézards: 150 spectateurs. Arbitre: M. Solliard.
Buts: 27e Descombes 1-0, 33e Lacreuse 1-1, 49e Descombes (penalty) 2-1, 63e Caetano (penalty) 2-2, 68e Caetano 2-3, 91e Zanga 3-3.
Colombier: Perratone; Damien Rossier (59e Rupil), Santos, Gaille, Mokou; Benoît Rossier, Chopard, Moreira (46e Guede), Ramseyer (69e Morgadinho); Descombes (79e Zanga), Desta (46e Balestrieri). Entraîneur: Yannick Da Costa.
Audax-Friul: Fetahu; Rollier, Noseda, Brügger, Huguenin (46e Stauffer); Castella (58e Freitas), Klett, Di Nardo; Caetano; Lacreuse (88e Fontes), Luca Suriano (79e Coletta). Entraîneurs: Sébastien Grossin et Mario Suriano.
Notes: Avertissements: 6e Huguenin (jeu dur), 35e Damien Rossier (jeu dur), Caetano et Santos (antisportivité), 52e Noseda (réclamations). Corners: 5-4 (4-4).
Fil de match: Au niveau des occasions, le premier quart d’heure a vu peu de précision ou de force. Dany Caetano (4e et 12e), Bastien Descombes (4e) ou Alex Santos (14e) en ont fait l’expérience.
A la 22e, une jolie frappe de Caryl Ramseyer a été renvoyée des poings par Armond Fetahu. Le gardien audaxien fut moins heureux cinq minutes plus tard, sur l’ouverture du score. D’abord en ratant son dégagement au pied, puis en laissant passer la balle par-dessus son ventre sur la frappe un peu molle de Descombes, peut-être le portier a-t-il été trompé par un faux rebond.
Audax-Friul a vite réagi, égalisant à la 33e. Mikaël Castella s’est infiltré sur la gauche avant d’adresser un tir assez puissant. Evan Perratone a renvoyé la balle comme il a pu, visiblement sur un coéquipier. Et Maxime Lacreuse a promptement réagi pour ajuster le cadre.
La mi-temps s’est conclue sur une autre série d’essais mal cadrés.
A la reprise, Colombier a très vite repris les devants. A la 48e, Amine Balestrieri est parti en contre, se faisant crocheter par Fetahu dans les 16 mètres. Descombes a signé un doublé en transformant le penalty.
Cela n’allait pas être le dernier penalty du match. A la 63e, Pietro Di Nardo s’est infiltré dans la surface de réparation colombine, avant de s’écrouler. «Avec son expérience, il a bien joué le coup», souriait Yannick Da Costa, en estimant qu’il n’y avait pas faute.
En transformant le penalty puis en se faisant l’auteur, à la 68e, d’un superbe enchaînement, tout en finesse et en vitesse, Dany Caetano a aussi réalisé un doublé. A ce moment, Colombier évoluait en infériorité, dans l’attente d’un changement.
Dès ce moment, on a bien cru qu’Audax-Friul avait fait le plus dur. Mais Colombier a puisé dans ses ultimes ressources. A la 91e, suite à un centre de Jordan Mokou, Dimitri Chopard a pu de justesse dévier la balle dans la course de Dylan Zanga, parti dans le dos de la défense. Le numéro 17 colombin a pu ajuster Fetahu, sorti à sa rencontre, pour égaliser. «J’ai un peu de réussite, il me semble que le gardien la touche», souriait le buteur décisif.
