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2e Ligue NE

Un militaire permet à Béroche de remporter une bataille face à Audax

La chambrée présente au Bord du Lac jeudi soir a assisté à une partie d’échecs palpitante entre deux alignements aux rouages bien rodés. C’est finalement Béroche qui a raflé la mise 1-0 sur une action de rupture ponctuée par le sniper Liambi.

«Qui est ce joueur?» La question a parcouru les travées occupées par les supporters du club bérochal, une fois le filet de Fetahu transpercé par un formidable coup de canon venu de l’aile droite. La recrue Mickael Liambi est en effet inconnue au bataillon rouge et blanc. En cause, des obligations militaires chronophages, justement! 

Mesdames et Messieurs: Monsieur Mickael Liambi!

Arrivé au club durant le mercato estival en provenance du FC Helvetia, le soldat Liambi effectue actuellement son école de recrues. Alors forcément, ses présences aux entraînements et aux matches frôlent le zéro absolu. Jeudi, il a mis les petits plats dans les grands pour se présenter à son nouveau public. Entré à l’heure de jeu pour Gerson André, le n°13 du FCBG a envoyé une véritable mine en direction de la cage adverse et offert à la formation locale les trois points.

Avant ce coup de canon, la rencontre avait été le plus souvent équilibrée, les défenses prenant très régulièrement l’avantage sur les attaques. Solides, les deux blocs initialement disposés en 4-1-4-1 – Béroche changera son dispositif en 4-4-2 à la 70e avec l’introduction de Fragnière pour Ferrier – se sont rendus coup pour coup, avec un engagement de tous les instants. Bref, ça jouait vite, plutôt bien et à défaut d’avoir un nombre incalculable d’actions de goals à se mettre sous la pupille, le public a assisté à un duel haletant entre deux équipes qui mettaient autant de coeur à l’ouvrage à essayer de construire le jeu qu’à tenter d’empêcher leur adversaire d’en faire autant.

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Photos: Grégory Bohnenstengel.

Premier envoi cadré à la 32e

Ainsi, les deux formations n’ont pas rechigné à la tâche. Tant Béroche qu’Audax ont longuement pratiqué un pressing tout-terrain et eu recours au sacro-saint «gegen pressing» une fois le ballon perdu. Et les vingt joueurs de champ ont montré tant d’implication et déployer tant de forces dans ce domaine qu’il a fallu attendre la demi-heure de jeu pour assister à la première salve cadrée. A la 32e, Abatantuono s’est fendu d’une incroyable claquette pour dévier une tête de Brügger sur la barre transversale. Six minutes plus tard, c’est Salvi qui armait une puissante frappe juste à côté du goal défendu par Fetahu.

Puis, Avvenire réalisait l’impossible sur sa ligne à la 42e, sauvant in extremis son camp d’un retourné, sur un tir de Kevin Burgat, dévié par un Audaxien. Faute de VAR, le capitaine Carsana et consorts ont eu beau lever les bras au ciel, on ne saura jamais si le ballon avait ou non franchi la ligne fatidique avant le numéro de funambule d’Avvenire. Juste avant le thé, Luca Suriano semait à son tour l’effroi dans le camp bérochal (45e) mais manquait de précision.

Le changement tactique payant de Costa

En seconde période, l’intensité des débats n’a pas vraiment baissé d’un cran, malgré la fatigue légitimement ressentie par les 22 acteurs. Cependant, le FCBG, plus solide dans les duels, a commencé à prendre un léger ascendant sur son rival. A la 57e, Kevin Burgat s’est offert une percée dans l’arrière-garde neuchâteloise mais son centre-tir s’est contenté de longer la ligne de but. Soucieux d’enfin trouver une solution pour dynamiter le bloc adverse, Simao Costa n’a – comme il l’avait du reste déjà fait fait lors de l’entame du championnat à Bôle – pas hésité à changer de dispositif tactique, introduisant un pion supplémentaire en première ligne et passant en 4-4-2 à la 70e. Dès lors, l’organisation des visiteurs a pris du plomb dans l’aile. Et c’est sur une rupture de l’infatigable Mpanzu relayée par De Jesus, que Liambi a pu, d’une terrible frappe croisée, faire basculer le onze local et son public dans l’euphorie.

Audax a bien tenté de répliquer. A la 84e, il a fallu toute l’abnégation d’Abatantuono pour préserver l’avantage bérochal sur une nouvelle tête de la tour Brügger. Sur l’action suivante, c’est Fetahu qui a gardé les siens dans le match sur une nouvelle percée de Kevin Burgat. Il était dit que l’on en resterait là, sur un succès aux points d’un Béroche-Gorgier un tout petit peu plus solide qu’Audax et surtout un brin plus opportuniste. Mais le véritable vainqueur de la soirée, aura sans aucun doute été le football. Quel beau match!

Interviews d’après-match:

Ilan Rollier, vous sortez d’un match plein, intense et indécis. Mais vous partez avec une défaite… Quelle est ton analyse de la rencontre?

C’était un match compliqué. On le savait avant de commencer. On était au courant qu’il y aurait des beaux duels. Les deux équipes y sont allées à fond. La partie s’est jouée sur des petits détails. On devra améliorer ces petits détails, faire mieux. Il faut les corriger. On sera prêts pour le prochain match.

Avant que Béroche marque, les débats étaient plutôt équilibrés, même si les réelles occasions de but n’ont pas été foison. Au final, le match s’est joué selon toi sur des petits détails. Quels sont-ils? Qu’est-ce qui a fait la différence en faveur de Béroche?

Des erreurs techniques ou aussi des mauvaises décisions. Parfois, on a pas assez su conserver le ballon. On s’est précipités et on a perdu la balle. On sait aussi que les Bérochaux sont très grands derrière et que ça complique notre tâche dans les duels. On aurait peut-être dû plus garder le ballon et essayer de trouver des occasions dans le jeu et non pas systématiquement tenter de faire la différence dans les duels.

Ilan Rollier, latéral droit d’Audax-Friul. Crédit: Pascal Stauffer.

Samuel Faga, le match a été fermé en première période où les tirs cadrés ont été rares. Les équipes se sont longuement annihilées. Au final, qu’est-ce qui a fait la différence?

Les contres! Audax jouait bien au ballon et nous étions bien en place. On a été solides. On n’a rien lâché. On était un peu fatigués sur la fin de la première période, mais on a repris des forces à la mi-temps. Toutefois, après notre but, ça commençait sérieusement à tirer sur les jambes, dans le dernier quart d’heure.

Audax a tout tenté pour vous faire plier. Dans les dernières minutes, même le gardien est monté sur les balles arrêtées. En tant que patron de la défense, comment est-ce que tu as fait pour garder la tête froide et aider les éléments moins expérimentés que toi à conserver cette solidité que tu as mentionnée?

L’idée était de garder son sang froid, de calmer les manques de lucidité et de combler les éventuelles petites défaillances. Il fallait rester solide au marquage et c’est ce qu’on a réussi à faire. On a bien tenu la ligne et surtout, on a gagné tous les duels. On était impassables.

Effectivement c’est clairement sur les duels que vous avez fait la différence…

Oui, et sur les contres.

Samuel Faga, défenseur central de Béroche-Gorgier. Crédit: Pascal Stauffer.

Télégramme:

Béroche-Gorgier – ASI Audax-Friul 1-0 (0-0)

But: 74e Liambi 1-0.

Bord du Lac. 130 spectateurs. Arbitre: M. Bahr.

Béroche-Gorgier: Abatantuono; Carsana (80e Ferreira), Zwietnig, Faga, Eichenberger; Salvi; André (60e Liambi), Ferrier (70e Fragnière), Mpanzu, K. Burgat; De Jesus (85e Medugno). Entraîneur: Costa.

Audax: Fetahu; Rollier, Noseda, Brügger, Guarnieri; Di Nardo; Avvenire (50e Benchagra/65e Castella Castillo), L. Suriano, Caetano, Freitas (88e Fontes); Lacreuse. Entraîneurs: Grossin et M. Suriano.

Notes: Béroche sans Verissimo Felix, Mayor, Y. Burgat et Zürcher (blessés). Avertissements: 21e Avvenire, 38e Di Nardo, 79e Faga.

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