Durant la pause hivernale, Retrouvez chaque vendredi sur Littoralfoot.ch l’interview exclusive d’un joueur de la région. Pour ce quatrième numéro, nous avons rencontré Yves Djidda Aladji le Camerounais du FC Saint-Blaise (2e Ligue neuchâteloise). Interview!
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Yves Djidda Aladji, je suis né le 14 juillet 1988 à Yaoundé au Cameroun. Je suis marié et je suis père de 2 enfants qui ne vivent pas ici. Je suis né dans une fratrie de 6 enfants. Je suis actuellement sans emploi mais je vais commencer un nouveau travail quand je vais réunir les papiers pour mon futur employeur.
Comment le football est venu à toi ?
Le football est une histoire de famille, je suis dans une famille de sportifs, j’ai un ainé qui pratiquait le foot, mon beau-père aussi avant qu’il ne rentre dans la police. C’est une passion familiale. C’est dans ce milieu-là que j’ai grandi. Tout s’est enchainé jusqu’à ce que je devienne professionnel. J’ai commencé à l’école puis j’ai intégré un centre de formation.
Plus jeune, tu avais une idole ?
Oui, on a toujours eu des idoles, moi quand j’étais petit on regardait beaucoup les matches du championnat français. Le joueur français que j’aimais, sans langue de bois, c’était Zinédine Zidane. Au Cameroun on avait des joueurs dans l’équipe nationale qu’on voulait bien imiter tel que Samuel Eto’o ou autres. Donc voilà, je n’ai pas eu d’idoles à 100%, mais il y’avait les joueurs que j’aimais comme ça, notamment Zinédine Zidane et Samuel Eto’o avec sa carrière au Barça.
Peux-tu nous parler de ton parcours ?
Quand j’ai commencé au Cameroun, il y avait un Suisse qui entrainait au centre de formation au Cameroun. L’espoir de Yaoundé, l’entraineur était Didi Andrey. J’ai passé les tests de recrutement avec lui. J’ai joué ensuite en cadet et en senior avec. J’ai fait 3 ans avec les Espoirs de Yaoundé ensuite je suis allé à l’Union de Douala en première division au Cameroun pendant 3 saisons. Pendant cette période j’ai été appelé avec l’équipe nationale des M21 du Cameroun. On a été en Coupe d’Afrique en 2007 au Congo. Malheureusement notre impact n’a pas été assez élogieux. Nous n’avons pas réussi à nous qualifier pour le second tour. Personnellement c’était une expérience assez gaie, j’ai vraiment aimé. Au retour de la CAF j’ai terminé la saison avec mon club puis au mercato d’été j’ai signé en Israël. J’ai fait une saison dans une équipe de deuxième division puis je suis parti au Maccabi Ramat Gan (ndlr : actuellement Hakoah Amidar Ramat Gan) en première division et la saison suivante au Maccabi Ahi Nazareth toujours en première division. Ce sont les 3 saisons que j’ai passées en Israël.
Je suis retourné au Cameroun car je m’étais fait opérer au ménisque externe gauche et j’ai dû faire une saison complète sans jouer. En 2012 je remonte la pente, un agent allemand dont j’ai oublié le nom, m’a fait venir faire un test au Grasshoppers de Zurich, les tests ont été concluants mais il y’a eu des soucis de contrat ou ils ne se sont pas entendus. Je n’ai pas pu parapher mon avec GC donc j’ai repassé une saison sans jouer. Je suis retourné alors au Cameroun et là on m’a contacté pour aller jouer au Gabon, j’ai joué en première division, j’étais obligé à cause des problèmes de visas, ce n’est pas évident. Après je suis parti en Hongrie en 2016 où je n’ai pas pu jouer, En 2017, je suis parti en Inde où j’ai encore eu une expérience malheureuse là-bas, j’étais à Gokulam Kerala où je me suis blessé. Depuis là, j’ai décidé de revenir en Suisse. J’ai joué 6 mois au FC Bevaix pour me remettre en jambes puis j’ai signé au FC Fribourg, j’ai rencontré ma femme actuelle et on s’est marié et j’ai décidé de venir vivre à Neuchâtel. J’ai rencontré Cico (ndlr : Francisco Rodal). Nous étions à Cortaillod ensemble et maintenant nous sommes à Saint-Blaise. Voilà mon parcours.
Tu viens du Cameroun, comment as-tu découvert l’Israël ?
A la Coupe d’Afrique des recruteurs m’ont repéré et on m’a proposé d’aller jouer là-bas. En fait, j’avais eu deux propositions, j’avais la Suède et Israël. Pour aller en Suède c’est très compliqué pour obtenir un visa, ce n’est pas évident. Donc j’ai choisi d’aller en Israël où les conditions et la proposition me paraissaient plus sérieuses. Je n’ai pas regretté. Tout s’est bien passé hormis ma blessure.
Tu as fait 3 saisons en Israël, peux-tu nous parler du championnat israélien ?
Le championnat israélien, contrairement à ce que peuvent penser ou croire les gens, c’est un championnat d’un très très bon niveau. Le championnat israélien, pour moi, en toute honnêteté, il n’y a vraiment pas vraiment de différence avec le championnat de Suisse voire même avec la championnat belge, mais voilà, il n’est pas assez médiatisé comme les 2 autres championnats, Des clubs comme le Maccabi Haifa ou le Maccabi Tel Aviv n’ont rien à envier à des clubs comme Young Boys ou le FC Bâle. Des clubs comme l’Hapoël Tel-Aviv se sont des grands clubs où il y a de grands joueurs ou de grands entraineurs. Ce n’est pas beaucoup médiatisé.
Après tes 3 saisons tu pars ?
Oui, après ma blessure je n’ai pas récupéré assez vite et j’étais aussi en fin de contrat, le temps que tu te remettes c’est trop tard, tu perds ta place, c’est le foot c’est comme ça. Enchaîner, ce n’est pas évident on dit que tu es sorti du circuit, ça ce sont des paroles qu’on te dit toujours mais voilà.
Après l’Inde et la Hongrie tu arrives en Suisse, à Bevaix précisément, comment est-tu arrivé ici ?
Je n’avais plus joué depuis un moment, c’était pour me remettre en forme, j’avais un ami qui m’avais parler du FC Bevaix et je ne connaissais pas bien les ligues en Suisse et je voulais voir plus haut, alors je suis parti au FC Fribourg. J’avais fait 2 entrainements aussi au FC La Chaux-de-Fonds avec Joel Corminboeuf mais je n’ai pas continué, car on ne s’était pas entendus sur le plan financier. A Fribourg, le club prenait en charge l’appartement que j’avais et je touchais un petit quelque chose.
Tu es attaquant. Ça a toujours été le cas ?
Oui, j’ai toujours été attaquant, je joue avant-centre
Actuellement à St-Blaise vous êtes dans le wagon de tête de 2e Ligue à 4 points du leader, personne ne vous voyait là au début de la saison…
Il y a des choses qu’on ne peut pas décider mais on peut les provoquer. Moi je pense que c’est la force du vestiaire, chacun essaie d’être a sa place même si on sait que dans chaque équipe il y des problèmes, des anicroches, des prises de tête. Mais on essaie de tout faire pour que tout puisse rentrer dans l’ordre. On a aussi des joueurs de qualité avec le mental qui suit. Je pense que le résultat est logique. C’est la force du vestiaire tout simplement.
La promotion est-elle un objectif?
Benjamin Jaggi, notre président, est quelqu’un qui aime la gagne, il a l’esprit de la gagne, lui et tout son staff. Ce sont des gens qui aiment la gagne. Ils savent bien parler pour mettre les joueurs en confiance. L’objectif était la Coupe neuchâteloise et quand on s’est fait éliminer prématurément contre le FC Le Parc, c’était un gros coup dur vu les efforts fourni par les dirigeants et par le staff. Ça a laissé un gout amer é nos dirigeants et on s’est dit qu’on avait plus le droit à l’erreur et qu’on devait se focaliser sur le championnat pour être en-haut. Là, nous sommes bien, et comme on dit: l’appétit vient en mangeant. Au début, la promotion n’était pas un objectif, mais il faudra peut-être y penser.
Quels sont désormais tes objectifs pour cette saison ?
Cette saison, je n’ai pas beaucoup joué, je ne sais pas quand je vais jouer mais c’est un problème mental, il y a certaines choses dont je ne veux pas parler ici. Mais là, je suis avec le FC Saint-Blaise et il y a encore le 2e tour.
Quelles sont tes perspectives d’avenir?
Dans le foot je suis déjà un retraité et maintenant j’attends de commencer mon nouveau travail.