Le FC Champagne est cette équipe si prometteuse, si flatteuse dans son jeu. Mais une équipe qui, weekend après weekend, se heurtait aux réalités du football direct et efficace à outrance. Samedi, aurait-elle, enfin, brisé le plafond de verre, en s’offrant le co-leader qu’était le FC Champvent?
Récemment élu, Eric Cherix était confortablement installé dans la buvette du FC Champvent, entouré de proches, le nouveau président du FC Champagne avait le regard aiguisé et la posture fière.
La nouvelle entité qu’il dirige a comme tête de pont une équipe de foot qui – même loin du haut du classement – a toujours conservé cet appétit aiguisé pour le jeu posé, cette relance depuis la base, jouer court et progresser vite dans le terrain, arpenter les espaces par à-coups calculés, une partition rodée, voulue par les deux coachs, Vincenzo Negro et Juan Gomez, en quelque sorte une équipe fière de la posture de son jeu. Mais jusque-là, cet esthétisme louable se heurtait aux dures règles du tableau d’affichage et de l’efficacité du jeu pragmatique: Champagne stagnant en milieu de classement (9e au coup d’envoi), loin de ses intérêts prémonitoires.
Du jeu direct, efficace, droit au but et sans ambages, voilà qui croupissait gaiment dans les préceptes champvannais. Les hommes de Renato Rocha sont de ceux qui n’abandonnent jamais, eux qui sont capables de retourner les meilleurs adversaires (à Thierrens, 1-2) et les pires situations (mené 2-0 à Morges, victoire finale 2-3), un groupe extrêmement soudé qui s’accroche au peloton de tête, cahin caha ou presque, victoire après victoire, l’équipe se fomente au gré de performance canoniques, toujours au forceps.
Mais parfois, la roue tourne.
Champagne ultra dominateur
Samedi passé à Champvent, Champagne a fait mine de. Mine d’être une équipe qui doit jouer le haut du tableau. Champagne a fait mine d’avoir cette capacité de maitriser un match de bout en bout. Il a fait mine d’être cet adversaire que personne n’aime jouer, il a fait mine d’être cette équipe qui doit militer pour un meilleur classement. Et il l’a fait pendant 80 minutes pleines, où sa sérénité fut impressionnante, faisant fi des prétentions royales de son adversaire du jour, encore tenu par ce rêve de finales.
Champagne a fait tourner Champvent en bourrique, il l’a malmené, irrité, frustré, le privant de tout, surtout d’occasions franches, hormis les quelques en-cas, Hoberth (10e), Perret (41e) ou Pipic dans les situations de balles arrêtées. Le roi de Champvent, Albino Bencivenga, était cantonné dans un rôle de spéculateur, jamais l’artificier n’a été mis en situation favorable.
Lyazid Brahimi et ses partenaires ont donc déroulé durant 80 minutes, jusqu’à ce 0-2, signé par le remuant Jérémy Silveiredo, sur penalty. Ensuite, il est retombé dans ses travers. Ou alors Champvent a retrouvé ses couleurs.
Le calme olympien de Kanté
Champvent a non seulement réduit le score par l’intenable Alexandre Perret – qui doit être un authentique poison à avoir sur le dos, un match durant -, l’équipe locale a ensuite poussé, tancé et fait valser son adversaire, qui sans vraiment concéder de grosse occasion, a tant dû reculer, qu’il a frisé l’égalisation, laquelle serait tombée sur un malentendu. Mais Champagne a tenu bon, grâce à la subtilité de son portier Pinto Diniz, mais surtout grâce au calme, à la facilité de son défenseur central, magnifique de sérénité, Manuel Kanté.
Champagne est une équipe joueuse qui aime proposer du jeu. Beaucoup s’accordent à dire que son classement ne reflète en rien son talent. Ce match lui servira-t-il de tournant ? Dimanche face à Grandson, on en saura un peu plus.
Télégramme:
FC Champvent – Champagne Sport 1-2 (0-1)
Buts: 18e Roberto Pereira 0-1, pen. 80e Silveiredo 0-2, pen. 83e Perret 1-2.
Champvent: Chouet; Da Costa, Torun (59e Porchet), Hartmann, Vanetta (69e Loskov); Pipic, Vermot, Perret, Bouzoba (72e G. Manzambi); H. Manzambi, Bencivenga. Entraîneur: Renato Rocha.
Champagne: Pinto Diniz; Nowak, Nascimento, Kanté, Amdouni; Cornu (75e Dinc), Dos Santos, Brahimi (55e Di Iorio); Roberto Pereira, Vaamonde Palmeiras, Silveiredo (84e Teukam). Entraîneurs: Juan Gomez et Vincenzo Negro.
Avertissements: 29e H. Manzambi, 33e Brahimi, 62e Negro, 62e Perret, 78e Dos Santos, 87e G. Manzambi, 90e Mayingi, 90e Alima.
Mercato hivernal du FC Champagne
Arrivées:
- Stéphane Chattot (Azzurri Lausanne I)
- Amel Sulejmanovic (Yverdon Sport II)
- Mehdi Bettir (Sporting Mertzig, Luxembourg)
Départs:
- Djove Ifaso (Bosna Yverdon I)
- Stéphane Varela (Azzurri Yverdon I).
