Audax s’est imposé 2-0 à Saint-Blaise, dimanche. La victoire des gens de Pierre-à-Bot aux Fourches ne souffre aucune discussion, tant ils ont dominé les débats en première période. Ils ont toutefois tremblé avant d’asseoir leur succès, en seconde mi-temps.
Il y a des claques qui apparemment remettent bien les idées en place. Depuis celle récoltée face au Locle à domicile (0-3), le 16 octobre, Audax a retrouvé ses esprits et surtout toute sa verve. La formation du chef-lieu est invaincue, que ce soit en championnat de 2e Ligue ou en Coupe neuchâteloise, dont elle disputera la finale, face aux Imériens.
Depuis ce couac, Audax carbure au super. A témoins, les huit victoires et deux matches nuls obtenus en championnat et les deux succès glanés en Coupe neuchâteloise, en quarts et en demi-finales.
Oliveira héroïque
C’est forts des convictions acquises au cours de leur magnifique récent parcours que les Audaxiens ont entamé la rencontre, pied au plancher, étouffant littéralement la formation locale. Ainsi, Oliveira a eu du travail plein les gants en début de rencontre. Après deux tentatives de Fontes (3e et 7e), le dernier rempart saint-blaisois s’est illustré de manière impériale à la 25e, se fendant d’un double miracle devant Freitas et Bagaric. Six minutes plus tard, Oliveira s’est encore sacrifié en arrêtant de la tête un envoi de Freitas.
Avant ces numéros de bravoure du gardien local, les Audaxiens avaient incroyablement manqué le coche par Fontes (22e), lorsque ce dernier idéalement servi par Freitas, lui-même admirablement mis sur orbite par Mabiala, avait galvaudé un ballon en or. Le même trio s’était illustré dans le même ordre à la 11e, pour le même résultat, Fontes, en position très favorable, croisant trop sa tête.
Et Saint-Blaise dans tout ça? Rien, ou alors vraiment pas grand-chose si ce n’est un centre-tir d’Evan Saiz à la 40e, un envoi qui n’avait posé aucun problème majeur à Titone.
Changement de tactique
Conscient des problèmes rencontrés par sa formation face à cet Audax de parade, «Kiko» Rodal a alors remanié son échiquier, passant de son traditionnel 5-4-1 en 4-5-1. «On a beaucoup subi en première mi-temps, on jouait avec un bloc trop bas et on a laissé le contrôle du ballon à Audax, on avait vraiment des problèmes parce nos adversaires étaient en surnombre au milieu de terrain. Ce dispositif avait pourtant été couronné de succès à Saint-Aubin, contre Béroche-Gorgier. On a dû, cette fois-ci, passer en 4-5-1», reconnaissait le coach des Fourches.
Sa manoeuvre aurait pu être réduite à néant dès la 52e, si l’arbitre avait estimé que le coup de frein infligé par José Saiz à Fontes constituait une faute annihilant une occasion de but manifeste. Le directeur de jeu a fait preuve, en l’occurrence, de mansuétude, se contentant d’avertir le fautif. Une décision évidemment diversement appréciée par les deux bancs et leurs partisans respectifs.
Photos: Jules Ramelet
Cette situation polémique a redonné des ailes aux Saint-Blaisois, lesquels ont dès lors moins subi. A la 59e, une tête de Santana Luna a été facilement captée par le dernier rempart des visiteurs. Signe annonciateur d’un renouveau local? Oui et non, Audax peinant certes davantage à monter l’abordage, mais parvenant toutefois à se montrer tranchant, occasionnellement, à l’image d’une nouvelle action initiée par Mabiala, relayée par Di Nardo et conclue par Fontes, contrée en catastrophe par un Saint-Blaisois (61e). Ou encore ce tir passant juste au-dessus de Castella (66e) et cette tête de Freitas trop croisée (71e).
Le temps filant, on a craint la sanction pour les visiteurs. A force de vendanger en ce week-end de caves ouvertes neuchâteloises, les hommes du chef-lieu auraient bien pu se retrouver menés au score lorsque Zürcher, qui venait d’entrer, a parfaitement centré pour Evan Saiz, dont la frappe a rebondi sur la transversale audaxienne (73e). Deux minutes plus tard, Audax a répliqué par Freitas, sur un service d’Avvenire, mais Oliveira s’est détendu.
Le but heureux de Coletta
Finalement l’ASI a trouvé son salut à la 75e sur un débordement de Coletta. Le latéral gauche a centré au cordeau et sa frappe a épousé une curieuse trajectoire pour terminer sa course contre le poteau intérieur droit de Saint-Blaise, puis au fond des filets. «Il faut un peu de chance, mais il faut aussi la provoquer, s’est marré le latéral gauche après avoir plaisanté sur son chef-d’oeuvre. A la mi-temps, la frustration était grande après les occasions galvaudées, mais on savait aussi qu’on allait encore se créer des actions et qu’on allait enfin les conclure. Il n’était pas question pour nous de se laisser abattre par le manque de réussite».
Victime d’une pubalgie qui l’a longtemps handicapé, Dario Coletta savourait particulièrement le moment: «Le travail commence enfin à payer», a résumé celui qui s’était montré très à son affaire défensivement et présent à la construction, avant d’ouvrir le score.
Peu après l’ouverture du score, un second fait de jeu a émaillé la rencontre et attisé les passions. On jouait depuis 78 minutes, lorsqu’Evan Saiz s’est empalé sur Guanieri dans la zone fatidique. Malgré le bruit perceptible de la collision, l’arbitre a décidé de laisser jouer plutôt que de dicter un penalty, provocant l’ire des joueurs et du public local. «Il y a un petit regret par rapport à cette décision, on aurait alors pu revenir à 1-1, estimait Francisco Rodal. Cela aurait donné une fin de match incroyable, mais l’arbitre n’a pas voulu siffler. Il a sans doute voulu compenser, par rapport à l’ensemble de la rencontre. Bref, ça s’est équilibré entre les deux équipes, mais le problème c’est que ça s’équilibre sur des erreurs à répétition et ça rend la fin de rencontre nerveuse, crispée».
Freitas conclut enfin
Dans les minutes qui ont suivi, Audax a pu asseoir son succès, lorsque, sur un centre de Luca Soriano, Freitas a enfin pu placer le ballon hors de portée du portier adverse pour le 0-2 (82e). Avec l’énergie du désespoir, Saint-Blaise a jeté ses dernières armes dans la bataille, mais Toitot a trop croisé sa frappe (91e) et la tête de Santana Luna est passée au-dessus du cadre (93e). «On était mieux en seconde période, et paradoxalement, c’est là qu’on a encaissé les deux goals», a relevé, déçu, Francisco Rodal.
Télégramme:
FC Saint-Blaise – ASI Audax 0-2 (0-0)
Les Fourches. 100 spectateurs. Arbitre: M. Nägli.
Buts: 75e Coletta 0-1. 82e Freitas 0-2.
St-Blaise: Oliveira; Blatter, Oke, J. Saiz ©, Santana Luna, Toitot; E. Saiz, Fraga, Semerano, Collela; Amadio. Entraîneur: Francisco Rodal.
Audax: Titone; Rollier, Di Pietro ©, Guarnieri, Coletta; Bagaric; Mabiala, L. Suriano, Freitas, Castella; Fontes. Entraîneurs: Mario Suriano et Sébastien Grossin.
Notes: la deuxième mi-temps commence avec du retard, l’arbitre et son assistant demandant à Di Nardo de mettre des vrais protège-tibias. 73e latte de E. Saiz. Avertissements: 52e J. Saiz (faute tactique). 54e Notario (faute tactique). 63e Di Nardo (jeu dur). 78e E. Saiz (réclamations). 78e Santana Luna (réclamations). 84e Toitot (jeu dur). 93e Avvenire (jeu dur).
Clap de fin pour Francisco Rodal
Une ère touchera à sa fin au terme de la saison, aux Fourches. «Kiko» Rodal ne sera plus l’entraîneur de Saint-Blaise à l’issue de la saison. «J’ai averti le président de ma décision cet hiver, histoire qu’il puisse préparer l’avenir», a précisé le coach.
Pour le remplacer, le comité saint-blaisois n’a pas dû activer des recherches sur les cinq continents. Les frères Javier et José Saiz devraient en effet succédé à Francisco Rodal, en juillet prochain.
