Audax est venu à bout de Béroche-Gorgier 1-0, jeudi soir, au terme d’une rencontre cadenassée à double tour, durant laquelle les occasions ont été denrée rare. L’action du goal aura été la seule étincelle de la partie.
Deux équipes qui visent le haut du classement et qui en ont les moyens, une armée de techniciens répartie dans les deux contingents, un synthétique comme terreau fertile du beau jeu… Tous les ingrédients étaient réunis pour promettre un spectacle somptueux à Pierre-à-Bot. Il n’en a rien été. La faute aux consignes tactiques de part et d’autre. Jusqu’à l’ouverture du score, la maigre chambrée présente dans les tribunes de l’ancien golf a assisté à une véritable partie d’échec. Au final, l’équipe qui aura le mieux su provoquer le destin s’est imposée, grâce à une praline déposée par Caetano sur la tête du serial buteur audaxien, Castella peu après la pause.
Dans un match où les deux formations se sont neutralisées au milieu de terrain, la pénurie d’actions franches s’est lourdement fait sentir en première période. Le public a pu monter dans les tours à la 19e, lorsque l’arbitre a montré le point de penalty bérochal, pour une prétendue faute de Caryl Salvi, lequel s’était, d’un avis partagé par les deux bancs, fait l’auteur d’un tacle parfaitement maîtrisé et légal. Averti pour avoir clamé trop fort son incompréhension en la matière, Abatantuono a alors dit non à Caetano lors de l’exécution de la sanction, commençant ainsi son show.
Photos: Grégory Bohnenstengel.
Car le dernier rempart des visiteurs a bel et bien l’homme du match, jeudi. Il a surtout dû s’employer à trois reprises sur des maladresses invraisemblables de ses coéquipiers. La première fois lors de ce penalty, certes injustifié, mais consécutif à une horrible passe en retrait de Rodrigues. La deuxième et la troisième fois sur deux nouvelles passes en retrait incroyablement mal dosées par Petitcolin (57e et 80e). Le cerbère de Béroche-Gorgier avait alors opposé son véto à Castella puis à Caetano. Abatantuono s’était également mis en évidence à la 9e sur un tir puissant de Luca Soriano et il s’était déployé sur une frappe de Caetano à la 68e.
En face, Nolan Salvi a eu moins de travail. Il ne s’était pas laissé surprendre à la 16e, sur un lob lointain mais pernicieux de Faga. Il s’était également fendu d’une superbe parade sur une tentative de Yoan Burgat à la 22e. Le reste du temps, il a été réduit au chômage technique, ou presque. La seule demi-alerte à laquelle il a dû faire face est tombée durant le temps additionnel, lorsqu’à la reprise d’un corner, Kevin Burgat a fait trembler les filets, mais l’arbitre avait sifflé quelques dixièmes avant pour signaler une faute d’Abatantuono monté à l’abordage.
Castella, inévitablement
Unique buteur de la soirée, Michael Castella était satisfait du résultat mais refusait de céder à l’euphorie: «C’était le match auquel on s’attendait avec beaucoup d’intensité et de duels. On savait que ça allait se jouer sur les détails entre deux équipes au niveau similaire. C’est la formation qui a le mieux su gérer ses moments faibles et ses moments forts qui l’a emporté. Après l’ouverture du score, le bloc défensif a su se montrer fort», a estimé celui qui a marqué son 8e but de la saison, jeudi.
Héros impuissant, Kris Abatantuono se montrait aussi déçu que réaliste: «C’est dur. Il nous a manqué de tout. De la jouerie, de l’envie, de l’agressivité. La seule chose qui ne nous a pas fait défaut, c’est la solidarité. Audax a su marquer quand il fallait, quant à nous, nous ne sommes pas parvenus à percer le mur proposé.»
Pour Sébastien Grossin, la rencontre de jeudi «a été un remake des derniers duels face à Béroche. La première mi-temps a été équilibrée et fermée. Et ça s’est joué à pas grand-chose en seconde période. On savait que l’équipe qui ferait le moins d’erreurs pouvait s’imposer. Le sort nous a souri, comme régulièrement ces derniers temps. Après l’ouverture du score, Béroche a dû un peu s’ouvrir mais on n’a pas su en profiter pour enfoncer le clou et avec l’expulsion, on a souffert jusqu’au bout.» «On est loin d’avoir produit ce qu’on est capable de faire, a pesté Michele Marques, très déçu de la prestation de son onze. On a savait que la première équipe qui marquerait avait de grandes choses de s’imposer. Malheureusement ça a été Audax.»
Télégramme:
ASI Audax-Friul – FC Béroche-Gorgier 1-0 (0-0)
Pierre-à-Bot. 80 spectateurs.
But: 49e Castella 1-0.
Audax: N. Salvi; Nogueira, Noseda, Guarnieri, Brügger; Teixeira (46e Rogerio), Di Nardo, Ngovi, Castella (85e Fontes); Caetano (c/75e Freitas); L. Suriano. Entraîneurs: Grossin et M. Suriano.
Béroche-Gorgier: Abatantuono; Eichenberger (c), Petitcolin, Faga, Gardet; Y. Burgat, C. Salvi (58e Dumetz), Rodrigues, K. Burgat, De Jesus (70e Castro), Zürcher (82e Duvanel). Marques et Tortela.
Avertissements: 19e Abatantuono (réclamations). 61e Di Nardo (jeu dur). 63e Faga (faute tactique). 69e Y. Burgat (jeu dur). 85e Noseda (réclamations). 93e Garder (réclamations). Expulsion: 88e Di Nardo (réclamations).