YS a marqué deux fois dans les arrêts de jeu pour empocher trois points miraculeux contre un Xamax qui s’était pourtant montré meilleur que son adversaire 85 minutes durant.
Entre des Yverdonnois pour qui tout rigole cette saison et des Neuchâtelois au destin contrarié, le sort a souri à l’équipe qui joue actuellement le haut du classement. Cruel pour la lanterne rouge xamaxienne.
«C’est difficile à expliquer, mais c’est ce qui arrive lorsqu’on se trouve dans la merde comme c’est notre cas, a résumé laconiquement Jeff Saibene. A la fin du match, Marco (ndlr: Schällibaum) m’a dit: ‘on gagne alors que vous avez le mieux joué. C’est comme ça, c’est le football.’» Certes, mais c’est très amer pour des rouge et noir qui avaient fait tout juste ou presque avant cette douche froide à laquelle l’entrée de Kone, à la 64e dans les rangs des visiteurs, n’est certainement étrangère.
Deux coups de tonnerre en quatre minutes
Ainsi, les Nord-Vaudois qui avaient jusqu’alors été dans leurs petits souliers, ont semé le chaos et réduit à néant les certitudes neuchâteloises dans les arrêts de jeu. Tout d’abord, sur un essai rageur de Kone, Hautier a hérité du ballon après deux transversales et un sauvetage d’un joueur xamaxien pour égaliser d’un tir croisé parfait. Puis, deux minutes plus tard le ballon est arrivé dans les 16 m après un nouveau cafouillage. Kury ne s’est alors pas posé de questions et a fusillé Guivarch: 1-2! Le hold-up parfait était réalisé.
Photos: Grégory Bohnenstengel.
Avant cela, l’ouverture du score était tombée sur un contre d’anthologie initié à la main par Guivarch, lequel avait lancé Del Toro. Accompagné au centre par Nuzzolo et à droite par Aliu, le Schaffhousois a vu un Amoabeng supersonique rejoindre l’escouade xamaxienne et créer le surnombre. Del Toro a alors servi Aliu à gauche dont le tir a été renvoyé au 2e poteau. Le Ghanéen a été le plus prompt et a pu servir en retrait l’Italien dont la frappe croisée est allée se loger au bon endroit.
Un avantage logique à ce moment-là du match
Cet avantage récompensait alors de manière mille fois méritée la domination xamaxienne. Jusqu’alors, il est vrai qu’Yverdon n’avait jamais justifié son rang de favori de la rencontre.
En effet, en première période, ce sont les Neuchâtelois qui s’étaient montrés le plus en vue sans parvenir à faire trembler les filets de Kevin Martin, toutefois. Le dernier rempart yverdonnois avait certes dû s’employer sur un bon tir croisé de Del Toro à la 18e. Mais en-dehors de cette intervention, YS n’avait connu que des demi-frayeurs.
A la 23e Dia N’diaye était trop avancé pour reprendre un centre de Del Toro au cordeau et à la 44e, c’est le petit ailier gauche à qui il a manqué deux ou trois pointures de soulier pour pouvoir pousser au fond des filets un centre-tir de Bakayoko. Avant cela, Dia N’diaye avant manqué une occasion en or à la 32e, envoyant sa reprise à bout portant dans les gradins est. Et YS dans tout ça? Eh bien pas grand-chose! Il a ainsi fallu attendre la 41e et une tentative de Le Pogam pour voir Guivarch à l’oeuvre.
Xamax manque le k.-o.
Contraint de courir après le score, Yverdon a alors tenté de monter à l’abordage. Sur l’une de leurs rares actions abouties, les Nord-Vaudois ont forcé Guivarch à la parade, lorsque Berdayes a trouvé Hautier dans le bon intervalle et que le joker a armé une frappe puissante. Il s’agissait d’une première véritable alerte. Sur l’action suivante, Pinga avait galvaudé le ballon du 2-0 en se montrant trop égoïste au lieu de servir Bakayoko au deuxième poteau (82e). Puis Martin avait réalisé deux arrêts décisifs sur des tentatives d’Aliu (87e) et de Pinga (90e). La suite, on la connait.
Rôles inversés
Les mines étaient évidemment contrastées au terme de ce match à rebondissements. «C’est un véritable hold-up. Ce n’est malheureusement pas le premier. L’histoire se répète. On est bien 85 minutes, puis, les cinq dernières, on a une baisse de concentration. Je n’arrive pas à l’expliquer, c’est juste rageant. Les Yverdonnois n’avaient pourtant rien de dangereux. On s’est un peu endormis, on a trop reculé. La différence, elle est là. Ils ont deux occasions et chez eux ça fait but. On aurait pu tuer le match avant. Eux, ils font juste dans le dernier geste. Nous pas», regrettait Fabio Saiz.
Du côté yverdonnois, le gardien Kevin Martin, qui avait maintenu les vert et blanc dans la rencontre à la faveur de parades décisives, avait le triomphe modeste: «Pour une fois, cela n’a pas tourné en notre défaveur. Cette fois-ci, ce n’est pas nous qui dominons et qui menons au score avant de se faire rejoindre à la dernière minute. Je peux pas encore dire qu’on a a appris des expériences précédentes, mais je pense qu’on a cette force de caractère qui nous permet de faire face. On a aussi eu la chance que ça tourne de notre direction et non pas dans celle de Xamax. Mais on a fait preuve d’abnégation et on a travaillé jusqu’au bout».
Télégramme:
Neuchâtel Xamax – Yverdon Sport 1-2 (0-0)
La Maladière. 3514 spectateurs. Arbitre: M. Schärli.
But: 64e Del Toro 1-0. 91e Hautier 1-1. 95e Kury 1-2.
Xamax: Guivarch; Epitaux, Havenaar, Fatkic, Amoabeng; Del Toro, Saiz, Aliu, Bakayoko (91e Spielmann); Nuzzolo (c), Dia N’diaye (68e Pinga). Entraîneur: Jeff Saibene.
YS: Martin; Sauthier, Hajrovic, Sörensen (73e Kury), Le Pogam (c); Kabalcaman, Malula; Ma. Rodrigues (64e Hautier), Berdayes (85e Thioune, Theler (64e Kone); Beyer (73e Ninte). Entraîneur: Marco Schällibaum.
Notes: Xamax sans Tushi, Athekame, Balaruban, Cavanda, Ouattara (blessés), Gonçalves, Pasche, Hammerich (suspendus) ni Mujcic et Hummel surnuméraires. YS sans Beleck (convalescent), Fargues, Samardzic, Zock, Vishi (blessés), Silva (suspendu), ni Truchot, Maurin et Mazzeo (surnuméraires). Avertissements: 17e Saiz (jeu dur). 34e Bakayoko (jeu dur). 36e Sörensen (jeu dur). 42e Berdayes (jeu dur). 44e Malula (jeu dur). 93e Nuzzolo (réclamations). 94e Kury (antisportivité). 95e Aliu (faute tactique).
