Samedi, à Champ-Rond, Bôle a dompté Marin 2-0. Signe d’une rencontre compliquée, les joueurs de Bruno Rupil ont dû patienter jusqu’aux vingt dernières minutes avant de faire la différence et décrocher l’essentiel, les trois points. La lanterne rouge, elle, poursuit son difficile chemin, mais montre des choses intéressantes dans le jeu.
A l’issue de la rencontre de samedi, à Champ-Rond, Ali Kokollari avait bien évidemment le masque. Son équipe venait de s’incliner 2-0 sur la pelouse d’un des ténors, Bôle. Et le coach de Marin tentait de rester philosophe. «Oui, nous avons déjà affronté plusieurs gros. Mais à ce stade, toutes les équipes sont des grosses équipes. Nous sommes tous dans le même panier. Nous, nous continuons notre chemin. C’est vrai que nous avons montré des choses intéressantes, mais ça ne suffit pas.»
«Nous devons essayer de passer par le jeu, mais nous avons beaucoup de déchet dans la phase finale.»
Ali Kokollari, entraîneur de Marin
Car en première mi-temps, ses joueurs ont mené la vie dure aux Bôlois – «En face, nous avions une équipe qui n’existait quasiment pas», lâchait encore le coach de La Tène -. Hélas pour lui, et le refrain est connu depuis le début de la saison, le réalisme fait défaut. Pourtant, les occasions existent. Samedi, un corner dangereux (4e), un tir trop mou de Julien Le Meurlay (6e), un trop croisé de Chris Hofer après une belle passe de Le Meurlay (10e) et un essai de Jordan Roty contré alors qu’il partait bien (18e) ont prouvé que les intentions étaient louables, mais que la finition n’était pas à la hauteur. «On sait qu’on a un manque en attaque», relançait Ali Kokollari. «Nous devons essayer de passer par le jeu, mais nous avons aussi beaucoup de déchet dans la phase finale. Et aujourd’hui, j’ai dû sortir un attaquant blessé après douze minutes. Pour le reste, j’avais beaucoup de jeunes.»
Erreurs individuelles coûteuses pour Marin
De son côté, Bôle a également souffert d’imprécision, tout en se heurtant à l’excellent Nathan Egli. «Nous n’avions pas assez d’énergie, or le football en demande», avouait le coach Bruno Rupil. «C’est clair que nous avons aussi beaucoup de peine à amener le danger près du but adverse. Comme si nous nous étions mis trop de pression. En plus, Marin arrivait souvent à partir dans notre dos. A la pause, nous nous sommes dit que nous devions améliorer pas mal de petites choses.»
Et ça a porté ses fruits. «En deuxième mi-temps, nous avons mis beaucoup d’envie et de précision. Beaucoup plus de mouvement sans ballon aussi, ce qui a été payant», reprenait Bruno Rupil. Car après trois offensives marinoises – un tir trop croisé de Marvin Kalamba à la 47e, une jolie infiltration de Loris Meli à la 52e et une frappe de Francisco Rocha mal cadrée à la 57e -, Bôle a fait plier son adversaire. Sur une perte de balle, Anthony Moulin a sérieusement taclé Alan Meyer tout près de la surface de réparation marinoise à la 69e. Le second nommé s’est superbement fait justice en transformant directement le coup franc, inscrivant là son cinquième but en… cinq matches – il est co-meilleur buteur avec Paulo Aparicio, du Parc -. Si Bruno Rupil savourait l’ouverture du score, Ali Kokollari regrettait de devoir «payer cher des erreurs individuelles».
Dans le but vide
Dans la foulée, Bôle a accéléré le mouvement. A la 73e, bien servi par Jules Aloe, Yohan Collaud a trop croisé son envoi. Quatre minutes plus tard, Meyer, parti dans le dos de la défense marinoise, a servi Lony Hotz, dont le tacle a frôlé le poteau. Ce n’était que partie remise. A la 84e, Egli se détendait bien sur une belle frappe de Jarod Mivelle, mais ne pouvait rien sur la reprise de Collaud, qui doublait la mise dans le but vide. Et signe d’une fin de rencontre à sens unique, le brave Egli empêchait encore, dans les arrêts de jeu, le score d’être aggravé en s’interposant devant Hotz et Collaud.
«On aurait peut-être pu tuer le match avant, mais le gardien de Marin a fait le boulot!»
Bruno Rupil, entraîneur de Bôle
«Ce que je retiens du match? On a pris les trois points», souriait Bruno Rupil. «Des fois, il faut se contenter de ce qu’on a. Et puis on n’a pas encaissé de but. On aurait peut-être pu tuer le match avant, mais le gardien de Marin a fait le boulot!» Reste que Bôle n’aura pas le temps de respirer, en rendant visite, Fête des vendanges oblige, à Bosna aux Geneveys-sur-Coffrane, ce mercredi à 20 heures.
Quant à lui, après cinq journées, Marin (qui recevra Coffrane II, jeudi, à 20h15) pointe au dernier rang, sans le moindre point. Après avoir notamment affronté quelques gros bras, Audax-Friul, Saint-Blaise, Bosna et donc Bôle. Mais son fond de jeu doit lui permettre de ne pas déprimer. «Marin a de la qualité», relevait Bruno Rupil. «Il n’est vraiment pas à sa place.» Il lui faut donc trouver le chemin des filets plus régulièrement pour concrétiser ces bonnes intentions.
Bôle-Marin 2-0 (0-0)
Champ-Rond: 100 spectateurs.
Arbitre: Senad Selimovic.
Buts: 69e Meyer 1-0, 84e Collaud 2-0.
Bôle: Bachmann; Tufarolo, Tänzer, Amey, Collaud; Pianaro; Jules Aloe (85e Fischer), Arthur Aloe (61e Faustmann), Colella (61e Müller); Hotz, Meyer (78e Mivelle). Entraîneur: Bruno Rupil.
Marin: Egli; Alec Hofer (70e Legaz), Anthony Moulin, Robert; Kalamba (83e Jansen), Roty, Salah, Meli; Rocha, Chris Hofer (63e Beshaj); Le Meurlay (12e Delay). Entraîneur: Ali Kokollari.
Notes: Bôle est notamment privé de Memeti (suspendu), Abdelali, Baptista, Ciprietti, Da Silva, Desta, Duperret, Leite et Oliveri. Marin joue notamment sans David Moulin (blessé). Avertissements: 34e Meyer (jeu dur), 68e Anthony Moulin (jeu dur), 80e Müller (antijeu), 88e Roty (antisportivité), 89e Salah (jeu dur), 91e Egli (réclamations), 94e Pianaro (jeu dur). Expulsion: 91e Anthony Moulin (deuxième avertissement pour antijeu). Corners: 7-2 (3-1).