Yverdon Sport se rendait au Saint-Jacques ce dimanche pour la première de Mangiarratti à la tête de l’équipe. Les Yverdonnois pensaient tenir le nul mais se sont inclinés dans les dix dernières minutes (2-1).
Le duel des nouveaux coaches est remporté par Fabio Celestini. Si les deux engagements se sont faits pour des raisons différentes, le sportif à Bâle et la politique du club à Yverdon, les deux équipes espéraient renouer avec la victoire. En effet, dire que le FC Bâle est en crise un euphémisme: quatre défaites de suite et zéro but marqué, le décor était posé. Pire, l’unique victoire des «Rotblau» cette saison datait du 30 juillet, contre Winterthour, 5-2 à domicile. Et ce n’est pas la petite victoire en Coupe face à Kriens qui allait apaiser la colère grandissante des supporters, Bâle avait besoin de points et l’a bien compris lors de cette «treizième» sortie (le club rhénan a encore un match de retard).
Du côté d’Yverdon, la période n’est pas la plus prolifique – deux défaites et un nul lors des trois matches précédents ce déplacement – mais n’a rien de préoccupant pour un néo-promu. Ce ne sont d’ailleurs pas les résultats qui ont motivé le club nord-vaudois à se séparer de Marco Schällibaum au profit d’Alessandro Mangiarratti. Cette nouvelle ère qui se veut plus proche de la politique souhaitée par les investisseurs commence donc par une courte défaite.
Une première mi-temps timorée
De manière assez logique, c’est l’équipe locale qui a souhaité mettre la pression dès le début. Les hommes de Fabio Celestini venaient chercher haut Yverdon et se sont montrés plus entreprenants devant les buts, bien que plusieurs fois freinés par leurs imprécisions. YS essayait de mettre en place un jeu rapide et vertical après les récupérations au milieu. A la relance, ils pouvaient profiter de la supériorité numérique qu’offre le 3-4-3 derrière pour partir sereinement depuis l’arrière, mais se heurtaient ensuite à la difficulté de faire progresser efficacement le ballon dans le camp adverse et de déséquilibrer le bloc défensif rhénan pour y trouver des espaces et produire quelque chose. Les statistiques de la mi-temps partagées par le club sur son compte instagram sont d’ailleurs édifiantes: 68% de possession, 253 passes à 151 pour… 3 tirs à 8! Le ballon circulait bien mais de manière stérile, bien trop loin du but de Marvin Hitz.
Structurés et en possession du ballon sans arriver à enflammer la partie, les joueurs de la cité thermale ont concédé quelques opportunités sans pour autant que le match ne soit particulièrement animé durant les 25 premières minutes. C’est Dräger le premier à avoir fait parler la poudre, mettant fin à la disette de quatre matches. Le Tunisien a parfaitement conclu au point de penalty, sur une passe de Demir. Kevin Martin venait pourtant d’effectuer une parade avant d’encaisser dans la continuité de l’action.
Moins de dix minutes plus tard, le portier yverdonnois s’est fait une grosse frayeur en envoyant un ballon directement dans les pieds de Jovanovic dans la surface. L’avant-centre serbe n’a toutefois pas su exploiter l’offrande et n’a pas cadré sa frappe. Quelques instants plus tard, la frappe lourde de Dräger en dehors de la surface est passée tout proche de la barre. Même si tout n’était pas parfait, c’est bien le FC Bâle qui s’est ménagé les occasions les plus franches en première période alors qu’Yverdon Sport peinait à porter le danger dans les 30 derniers mètres bâlois.
Une deuxième mi-temps de meilleure facture
La deuxième mi-temps du FCB était, du propre aveu de Celestini, moins aboutie. L’entraîneur lausannois évoquait en conférence de presse une baisse d’intensité de la part de ses hommes notamment dans le pressing, estimant que son équipe attendait trop l’adversaire. Cela a en quelque sorte créé les conditions nécessaires à l’égalisation avec une grosse opportunité manquée juste avant. Et il est vrai que les Nord-Vaudois se sont bien plus donnés les moyens d’apporter du danger dès le début de seconde période. L’égalisation aurait même pu venir après quatre minutes, la réception du centre de Sauthier par Liziero en bonne position passait au-dessus du but. Après dix minutes, Yverdon avait le monopole du ballon et était très présent dans et autour de la surface bâloise. Les Rhénans se sont ensuite repris et auraient pu double la mise si Kade, parfaitement placé dans les seize mètres, avait mieux négocié son contrôle.
Récompensés des meilleures intentions démontrées depuis la reprise, les joueurs de Mangiarratti ont obtenu un penatly transformé par Cespedes à la 70e, accordé après consultation de l’assistance vidéo pour une main de Schmid sur une frappe de Sauthier. Alors que l’intensité du match ne semblait pas retrouver de second souffle, le FC Bâle a forcé la décision à la 85e grâce à un but de Sigua et une très belle déviation de Barry.
Yverdon aurait pu obtenir quelque chose mais, à la vue de sa performance timorée, ce résultat semble tout de même correspondre à une certaine logique. Cette première défaite n’est toutefois pas inquiétante pour le nouvel entraîneur tessinois. De son côté, Fabio Celestini a, lui, évoqué un bon signal émis par ses joueurs au niveau de la mentalité. Celui qui a pour mission de redresser la barre chez les «rotblau» s’est dit satisfait du travail de son équipe et de ce bon début espéré, les résultats aidant à légitimer le travail à l’entraînement et rendant les efforts plus facilement consentis par les joueurs.
FC Bâle – Yverdon Sport FC 2-1 (1-0)
Parc St. Jacques 19’813 spectateurs.
Arbitre: M. Schnyder
Bâle (4-4-2) : Hitz ; Dräger (56e Lang), Frei ©, Van Breemen, Schmid ; Demir (78e Junior Zé), Xhaka (63e Avdullahu), Veiga, Kade ; Jovanovic (78e Barry), Augustin (56e Sigua).
YS (3-4-3) : Martin ; Malula (87e Kelpac), Del Fabro, Tijani; Sauthier, Liziero (87e Gouet), Cespedes, (82e Lusuena) Maurin (65e Rodrigues), Le Pogam ; Tasar (82e Loucif), Carlos.
Buts: 26e Dräger 1-0, 73e Cespedes 1-1 (penalty), 85e Sigua 2-1.
Avertissements: 2e Dräger, 14e Van Breemen, 24e Del Fabro, 45e+2 Tasar, 45e+2 Frei.