Entre deux équipes qui jouent le haut du tableau mais qui avaient connu la défaite lors de leur entame du 2e tour, il n’y a pas eu photo à Champ-rond. Béroche-Gorgier a surclassé Bôle. Les visiteurs se sont logiquement imposés 0-4, sans qu’il n’y ait eu quoi que ce soit à redire.
Fessé 2-5 par Bosna Neuchâtel en ouverture, Béroche s’est admirablement rebiffé à Bôle, où les choses n’ont pas traîné. Posté au 2e poteau sur un corner de Baumann, Eichenberger a fait trembler les filets dès la 2e. Au quart d’heure, Melo a profité d’un service millimétré de Liambi pour inscrire l’un de ses deux goals de la journée et doubler l’avantage bérochal. Enfin, Verissimo Felix a classé l’affaire juste avant la pause d’une praline de gourmet. Le joueur de couloir a récupéré un ballon aux 25 m avant de placer un joli tir croisé imparable pour le 3-0.
Avant cela Bachmann avait eu du travail sur un violent tir des 18 m de Fragnière (32e) et sur une tête de Zwietnig (35e) difficilement bloquée en deux temps. Enfin, roublard, Verissimo Felix avait testé les réflexes de loin, du capitaine bôlois un brin avancé (40e). Et Bôle dans tout ça? Eh bien pas grand-chose. Les joueurs locaux ont surtout passé la première période à discutailler avec l’arbitre et ses assistants et à aligner les imprécisions techniques et les mauvais choix.
Bôle sans jus et sans liant
Cela n’a évidemment pas échappé à Bruno Rupil, qui a tenté de stopper l’hémorragie en injectant du sang neuf à la mi-temps en procédant à deux changements. Alors que Béroche se contentait de principalement gérer son avantage, Bôle a porté le danger pour de vrai devant la cage de Noah Burgat, pour la première fois peu après l’heure de jeu, avec une tête de Meyer (63e) bien captée par le dernier rempart visiteur. La minute suivante, de l’autre côté du terrain, c’est Bachmann qui a dû se détendre sur une reprise de Melo, bien servi par l’intenable Verissimo Felix.
Photos: Marc Fragnière
Le doublé de Melo
Melo s’est montré plus tranchant sur l’action suivante. Fragnière a effectué une roulette à mi-terrain avant de lancer en profondeur le no 17, lequel a inscrit le 0-4 en deux temps, Bachmann ne pouvant faire mieux que repousser la première tentative de l’attaquant bérochal dans les pieds de ce dernier.
Bôle a tenté de promptement faire preuve d’orgueil, mais Noah Burgat a détourné l’envoi de Boillat (67e). En fin de match le même homme s’est fendu d’un enchaînement contrôle-tir (89e), mais sa frappe n’était pas cadrée. Puis la minute suivante, Meyer, bien placé à l’entrée des 16 m, a complètement dévissé sa frappe. Deux actions qui ont, à elles seules, résumé la performance de Bôlois pour qui rien n’a fonctionné, samedi après-midi.
«On n’avait ni envie, ni idées. Il n’y a rien a redire sur le résultat.»
Bruno Rupil, entraîneur de Bôle.
Et ce n’est pas l’entraîneur Bruno Rupil qui dira le contraire: «Béroche n’a absolument rien volé et a mérité son succès. On était complètement à côté, on était nuls, nuls! On n’avait ni envie ni idées et si tu n’as pas d’envie au football, ça ne sert à rien de jouer. Il n’y a rien à redire sur le match et le résultat. Pourtant on avait fait une bonne semaine à l’entraînement. Je ne comprends pas. Bon, on ne peut pas commencer un match à neuf. On avait pourtant parlé des situations spéciales. On savait pertinemment que Béroche est dangereux sur les coups de pieds arrêtés. C’est scandaleux de prendre le 1-0 comme ça, après une minute. Déjà là, on voit qu’on est pas dans le match, qu’on est pas prêt à aller au combat. Certains dans l’équipe pensent que le foot ne se joue que quand on a le ballon.»
Alors que Bôle défiera l’ASI Audax, autre équipe qui affiche 0 à son compteur 2024, lors de la prochaine journée, Bruno Rupil attend une prise de conscience: «On doit changer la mentalité. Il faut que certains joueurs arrêtent de pleurnicher parce qu’ils ne jouent pas ou parce qu’ils ne commencent pas les matches. Il faut aller au charbon. Si on n’est pas capable de le faire, cela veut dire qu’on n’a pas le niveau pour jouer en 2e Ligue.»
Logiquement, le discours était moins incisif du côté de Joel Rodrigues: « Malgré le résultat, on s’était ressaisis après trente minutes très compliquées, contre Bosna où l’équipe s’était retrouvée. Il y avait certes eu une baisse de régime pendant un quart d’heure en seconde période, mais l’équipe avait resserré les rangs. Le match du jour a été dans la continuité. Nos joueurs travaillent bien, avec et sans ballon. Ils sont aussi très bien disposés défensivement. Dans le jeu avec le ballon, on a un peu manqué de tranquillité, surtout en première période. Reste que notre victoire est indiscutable. On aurait peut-être encore pu ajouter un ou deux goals.»
FC Bôle – FC Béroche-Gorgier 0-4 (0-3)
Champ-rond. 200 spectateurs. Arbitre: M. Berdinaj.
Buts: 2e Eichenberger 0-1. 15e Melo 0-2. 45e Verissimo Felix 0-3. 65e Melo 0-4.
Bôle: Bachmann ©; Colaudb (60e Mivelle), Müller (56e Amey), Oliver, Faustmann; Tänzer (70e Memeti); A. Aloé (46e Desta), Pianaro, Boillat, Colella (46e Fischer); Meyer. Entraîneur: Bruno Rupil.
Béroche-Gorgier: N. Burgat; Eichenberger, Petitcolin (75e Kerouani), Zwietnig ©, Verissimo Felix; Baumann (67e Dumetz), Fragnière; K. Burgat (71e Peiris), De Jesus (71e Mpanzu), Liambi (62e Sarr); Melo. Entraîneurs: Michele Marques et Joel Rodrigues.
Avertissements: 14e Pianaro (réclamations). 18e Boillat (faute tactique). 58e Mivelle (jeu dur). 67e Petitcolin (jeu dur). 78e Mpanzu (jeu dur).