C’est la fin d’une ère au FC Saint-Blaise, où les frères Saiz ne seront plus aux commandes la saison prochaine. Le comité du champion 2022-2023 a décidé de confier les rênes de son équipe-fanion à l’ancien capitaine de Marin, Bastian Nicoud.
L’actuel entraîneur de la «deux» marinoise (3e Ligue) s’assoira sur un banc de 2e Ligue, lors de l’exercice 2024-2025. Il a été contacté par le directoire saint-blaisois, il y a trois semaines, sur conseil de l’ancien coach de Xamax, Roberto Cattilaz. «J’ai reçu un mail du vice-président du club, Anthony Kurth, il y a trois semaines, rembobine Bastian Nicoud. C’est Roberto Cattilaz qui a donné mon nom lorsqu’on lui a demandé quel profil, selon lui, siérait au poste. Je l’avais côtoyé aux cours d’entraîneur et le courant entre nous était bien passé. Je lui suis très reconnaissant d’avoir pensé à moi et je trouve très gratifiant d’avoir été cité par un tel personnage.»
«Une opportunité à saisir»
Les maigres états de service en tant que coach de Bastian Nicoud n’ont pas effrayé le directoire du rival local. «J’avais complètement arrêté le foot après ma dernière saison avec la «une» de Marin. Puis, en période de Covid, j’avais recommencé avec la «deux» en octobre 2022. Le coach de l’époque étant présent en intérimaire, j’avais finalement terminé la saison comme entraîneur-joueur. A l’issue de l’exercice 2023-2024, durant lequel on a également joué la finale de la Coupe neuchâteloise de 4e Ligue, on a été promus en 3e Ligue», rappelle le futur homme fort des Fourches sans badiner: «Effectivement, mon parcours d’entraîneur est très mince!»
Après dix ans passés à la Tène, le départ de Bastian Nicoud chez le voisin huppé en a surpris plus d’un. L’ex-capitaine de Marin le comprend bien: «J’ai saisi une opportunité qui s’offrait à moi. J’ai évidemment discuté avec le président de Marin (ndlr: Christophe Vuilliomenet), afin de voir quelles étaient mes perspectives au club, avant de prendre ma décision. Ça se passe actuellement très bien pour José Fraga avec la première équipe, qui est repartie sur de bonnes bases depuis sa nomination, et il n’y a évidemment aucune raison d’opérer un changement sur le banc. Dans l’idéal, passer de la «deux» à la «une», ici, à Marin, se serait inscrit dans une certaine logique, mais ce n’était pas le moment.» Une conjoncture idéale pour s’en aller en paix voir si le gazon est plus vert du côté des Fourches.
Jean-Léon Bart comme adjoint
A Saint-Blaise, Bastian Nicoud formera un duo inédit avec son ex-coéquipier au FCC et à Serrières, Jean-Léon Bart. «On se connait bien depuis la Challenge League. On avait joué ensemble à La Chaux-de-Fonds, puis à Serrières. Nous nous sommes liés d’amitié et son expérience de préparateur physique au NUC est évidemment très intéressante pour moi», relève celui qui exerce la profession de prof.
Aux Fourches, le départ des frères Saiz conduira probablement à un remaniement plus ou moins conséquent de l’effectif. «Je ne me suis pas encore penché sur la question, mais évidemment qu’on peut imaginer qu’il y aura des mouvements. J’ai eu José comme entraîneur et je le respecte beaucoup, son frère Javier aussi. Je veux les laisser bosser jusqu’au bout de leur mandat sans interférer. Pour ma part, j’espère pouvoir monter une équipe compétitive, mais aussi composée de gens qui sont de bons amis. Pour moi, l’ambiance est primordiale. Il faut un bon était d’esprit au sein d’une bande de copains.»
Homme de convictions mais aussi de partage, Bastian Nicoud espère convaincre dans son nouveau club: «Après dix ans, je vais découvrir un nouvel environnement, à moi de m’y adapter et à mes joueurs d’adhérer à mes principes.» La recette est simple. Si la sauce prend, le FC Saint-Blaise a de beaux jours devant lui.
José Saiz déçu par un engagement non tenu
Après deux ans d’une «inégalable expérience», les circonstances de la fin de son mandat et de leur annonce passent mal du côté de José Saiz: «Le président de Saint-Blaise n’a pas respecté le délai de réflexion que nous avions convenu de nous accorder», explique l’actuel entraîneur du club, avant de détailler: «J’avais fait part des incertitudes liées à la poursuite de mon mandat et de celui de Javier (ndlr: son adjoint de frère) au président (ndlr: Benjamin Jaggi). On avait décidé de faire le point après deux-trois semaines, mais le président a pris les devants et engagé quelqu’un d’autre durant ce laps de temps. Ce n’est pas très correct. Bien sûr, je sais comment les choses se passent dans le football, mais tout de même», explique celui qui n’en veut toutefois pas à son successeur: «Il n’y est évidemment pour rien!»
Le soufflé était retombé après la Coupe
José Saiz détaille pourquoi il avait demandé un délai de réflexion avant de rempiler: «Après une première saison fantastique, au cours de laquelle on avait réalisé le doublé, le rêve s’était poursuivi avec la réception du FC Bâle en Coupe, en début du présent exercice. Puis il y a eu une sorte de décompression. Les joueurs étaient moins présents à l’entraînement, le soutien du comité se faisait aussi moins ressentir. Ajoutez à cela que Bosna s’est vite révélé injouable dans la Ligue. Tout le monde a un peu décroché.»
Pas suffisamment pour éteindre la passion que les Saiz vouent au groupe constitué dans le vestiaire saint-blaisois. Ainsi, après le délai de réflexion, José et Javier Saiz ont annoncé à l’équipe leur intention de poursuivre l’aventure aux Fourches lors de la saison prochaine. «C’était juste après le match contre Bosna. Et là, on a découvert que le président avait déjà trouvé une solution pour nous remplacer. Le timing n’était évidemment pas correct et fidèle à l’engagement réciproque que nous avions pris.»
Sa déception ravalée, José Saiz assure qu’il fera son possible pour mobiliser sa troupe afin d’obtenir le 2e rang en fin de saison, seul objectif encore jouable, selon lui.
Pas de contact officiel avec Audax
Alors qu’inlassablement, la rumeur envoie les frères Saiz à Audax à chaque mercato, José est formel: «Je n’ai, à ce jour, eu aucun contact avec un quelconque dirigeant de ce club. Je m’entends bien avec Pietro (ndlr: Di Nardo, joueur), que je connais depuis notre période à Xamax et avec qui je discute régulièrement de foot, entre passionnés. Rien de plus!»
Tout juste celui qui a terminé sa carrière de joueur comme arrière central admet une certaine sympathie pour l’ASI: «C’est un bon club, qui bénéficie de belles infrastructures et d’un réservoir de juniors intéressants. Il devrait pouvoir viser la promotion en 2e Ligue inter et s’y établir.» Alors que le duo Sébastien Grossin – Mario Suriano a d’ores et déjà officialisé son départ, peut-être que cela se produira, dès la saison prochaine. Avec le duo Saiz sur le banc? L’avenir nous le dira.
