La saison 2023-2024 de deuxième ligue s’est finie il y a peu, c’est l’heure de faire le bilan pour les ténors du Littoral, Saint-Blaise, Béroche-Gorgier et Bôle, «condamnés» aux places d’honneur. Ils vont bientôt reprendre le chemin de l’entraînement et jongler avec les vacances des joueurs. Car le championnat commence dans moins de deux mois.
Alors que Bosna a caracolé en tête, avec 17 victoires et cinq nuls – contre Béroche-Gorgier, Coffrane II, Cortaillod, Le Parc et Bôle – en 22 matches, pour un total respectable de 56 points, les équipes se sont livré une belle bataille derrière. Voici un petit bilan à la fin de cette étonnante saison de deuxième ligue.
Saint-Blaise, 2e, 46 points
Au moment de tourner une page, le bilan comptable est positif pour José Saiz. «Le bilan est très positif même, puisqu’en deux ans on a fait premier, gagné la Coupe neuchâteloise, on a eu cette immense cerise sur le gâteau de jouer contre Bâle en Coupe de Suisse», explique celui qui est désormais préparateur physique à Bôle. «On a fait un deuxième tour solide, malgré le fait qu’on ait beaucoup de va-et-vient au sein de l’effectif, qui était assez court, on a dû un petit peu jongler avec le onze de base, qui n’était de loin pas toujours le même. Mais les résultats sont là, on finit deuxièmes. Premiers, deuxièmes, une Coupe, ce n’est pas si mal.»
«On a réussi à garder tout le monde mobilisé malgré l’annonce très précoce de notre départ, à Javier et moi, à la moitié du deuxième tour, alors qu’il restait six matches.»
José Saiz, Saint-Blaise
Pourtant, le navire saint-blaisois n’a pas connu une croisière tranquille en coulisses… «Cette année, même s’il y a eu plein de soucis un peu dus à une décompression presque logique, suite à une année exceptionnelle, et quelques petits soucis à l’interne, par rapport à l’appui du comité entre autres, je trouve qu’on a réussi à garder tout le monde mobilisé malgré l’annonce très précoce de notre départ à Javier et moi à la moitié du deuxième tour, alors qu’il restait six matches», apprécie José Saiz. «Je remercie le staff et surtout les joueurs, qui ont fait le job jusqu’au bout, malgré la situation un petit peu particulière.»
Saint-Blaise a la septième attaque (47 buts) et la deuxième défense (25 buts), le meilleur marqueur étant Miguel Alba, avec sept buts. Quant au visage qu’aura l’équipe à l’avenir, difficile à dire. «Je n’ai plus aucun contact. Mais une bonne ossature devrait rester, il me semble», conclut José Saiz.
L’anecdote insolite? Saint-Blaise a bénéficié de deux victoires par forfait. En septembre, Le Locle était venu gagner aux Fourches, mais avait aligné un joueur suspendu – ce qui pourrait bien avoir pesé lourd dans sa relégation –. Et récemment, Coffrane II n’a même pas daigné effectuer le même déplacement.
Béroche-Gorgier, 3e, 45 points
Une des valeurs sûres de la deuxième ligue a à nouveau réussi un bon exercice, pour la plus grande satisfaction du président-entraîneur Michele Marques. «Le bilan de la saison? Nous sommes globalement satisfaits, on reste sur le podium, ça fait la septième ou huitième saison de suite.»
Béroche-Gorgier est une équipe solide, difficile à manœuvrer, c’est certain, avec cinq défaites, dont deux contre Bosna et un couac au Locle. En plus, le club tient une ligne de conduite au niveau de l’effectif. «On a pu intégrer petit à petit des juniors A. Ça répond à la philosophie du club, c’est donc bon signe pour la suite», apprécie à juste titre Michele Marques.
Photos: Marc Fragnière, Hervé Nicolet et Grégory Bohnenstengel.
«Nous sommes globalement satisfaits, on reste sur le podium, ça fait la septième ou huitième saison de suite.»
Michele Marques, Béroche-Gorgier
Signe de sa solidité, Béroche-Gorgier possède la troisième défense, avec 26 buts encaissés. Et la deuxième attaque, avec 61 pions – un de moins que Bosna –, bien aidée par le 16-1 infligé à Coffrane II. Au total, X joueurs ont inscrit leur nom au classement des buteurs. Dont Kevin De Jesus, pichichi du club, avec douze réussites avant d’arrêter la compétition. «Il arrête complètement, il va nous manquer, parce qu’il a une personnalité importante, il prend la parole. Globalement, sur le terrain, il fait encore la différence», relance Michele Marques. «Mais il sera remplacé! Ce qui laissera la place aux jeunes pour qu’ils puissent encore plus s’affirmer.» En plus, un coup d’oeil sur le site de l’ANF, dans le classement des buteurs, nous indique que le meilleur marqueur de Cortaillod, Florian Nrecaj (16 buts), déménagera au Bord du Lac.
Bôle, 5e, 35 points
La formation de Champ-Rond a un peu jonglé avec les émotions cette saison. Après un premier tour d’excellente facture (deuxième, 25 points et une invincibilité à la maison), elle a joué aux montagnes russes. Un exemple? A une éclatante victoire contre Cortaillod (6-0), ont succédé une baffe à Marin (5-1) et un excellent nul contre Bosna (1-1). «Après un très bon premier tour, où nous avons réussi à être très solides défensivement, le deuxième a été différent, de ce côté-là», avoue Bruno Rupil. «Après le premier match au Parc, où l’on perd 1-0 alors que nous aurions dû prendre un point, l’équipe s’est inconsciemment laissée aller. Mentalement, nous avons «lâché», et là, c’est clair qu’à la moindre erreur de notre part, on encaissait un but derrière…»
«Après un très bon premier tour, où nous avons réussi à être très solides défensivement, le deuxième a été différent, de ce côté-là.»
Bruno Rupil, Bôle
Alors qu’en mars, il estimait, vu la stabilité de son effectif, ne pas «être trop pour les transferts à la pause hivernale», le Vallonnier avance une explication différente avec l’expérience accumulée au second tour. «C’est clair qu’il aurait fallu mettre plus de concurrence à certains postes, afin de faire souffler certains joueurs. Quand les résultats sont moins bons, les petits coups, les efforts sont plus pénibles… Il faudra apprendre de ces erreurs pour le futur et surtout être plus gagneurs.»
S’il va sûrement apporter des modifications à son effectif et se renforcer, Bôle ne va pas mettre à mal sa philosophie. «Nous sommes en discussion et avons déjà signé des joueurs, mais il faut encore discuter avec certains», conclut Bruno Rupil. «Il est clair que ce n’est pas évident de prendre des joueurs alors que nous ne donnons rien, mais pour moi, c’est la bonne politique.»