Cueilli à froid et mené 0-2 après huit minutes par un Béroche-Gorgier opportuniste, Marin-Sports, coupable d’incroyables manquements individuels et collectifs, n’est jamais parvenu à revenir dans le match, malgré une belle débauche d’énergie et la possession du ballon. Les pensionnaires de la Tène ont coulé 2-5.
«J’ai beaucoup de regrets ce soir. On ne peut pas jouer comme ça et offrir quatre goals. On va de nouveau se dire qu’on propose de belles choses, qu’on joue bien au foot… Mais on ne peut pas se faire avoir comme ça. Avoir deux buts de retard après 8 minutes, bien sûr que ça nous a plombés», a regretté un José Fraga dégoûté, à l’issue de la rencontre. Car le faux départ de ses protégés a clairement rendu leur mission impossible, jeudi à la Tène, où Béroche a ouvert la marque à la 3e sur un coup franc de Baumann que Pelletier n’a pu qu’accompagner dans son goal. Cinq minutes plus tard, une relance de Zwietnig a fortuitement passé tout le milieu de terrain pour trouver Melo esseulé en pointe, lequel n’a pas flanché au moment de lober le dernier rempart local.
Sonné, mais pas K.-O., Marin a alors gentiment sorti la tête de l’eau et mis l’ouvrage sur le métier. Patiemment, avec application, mais de manière stérile. Dominé, mais serein avec son avance de deux goals, Béroche n’a jamais été dans ses petits souliers. Il aurait même pu prendre trois longueurs d’avance à la 35e, lorsque Syla a trop croisé sa tête sur un centre de Melo. Marin a su, à son tour, se montrer opportuniste peu avant la mi-temps lorsque Melo a prolongé de la tête un corner dans les pieds d’Anthony Moulin, seul aux 16 m. Le défenseur central ne s’est pas fait prier pour placer le ballon au bon endroit et relancer les actions des siens.
Une domination stérile
Décidé à poursuivre sa mission «reconquête», Marin a inlassablement essayé de construire depuis ses bases arrières, privant un FCBG de ballons durant le premier quart d’heure de la seconde période. Mais, tandis que les Marinois ne parvenaient toujours pas à se montrer dangereux, un slalom de Fragnière dans la défense, conclu d’un service-caviar pour Liambi, a permis au second nommé de redonner deux longueurs d’avance aux visiteurs (67e). Libérateur pour les uns, hyperfrustrant pour les autres.
Mais Marin ne s’est pas découragé. Et juste après avoir frôlé le code sur un tir non cadré de Nrecaj consécutif à un service de Melo, les locaux ont, une nouvelle fois, réduit le score par Le Meurlay, en conclusion d’un joli mouvement initié par Meli et relayé par Delay (80e). Au grand dam de José Fraga, Béroche n’a pas eu le temps de douter. La minute suivante, Nrecaj s’est à son tour offert un slalom victorieux dans l’arrière-garde marinoise pour le 2-4.
Enfin, Anthony Moulin, qui avait profité d’un assist involontaire de Melo sur le 1-2, a rendu la politesse au n°9 bérochal à la 82e, lequel ne s’est pas privé d’inscrire son deuxième goal personnel pour le 2-5. Pelletier a encore évité un plus gros naufrage à la 87e, en disant non à Nrecaj dont le tir concluait un joli une-deux avec Liambi.
Pauvre dans le jeu, mais néanmoins capable de claquer cinq goals
«On n’a pas été bons dans le jeu. Particulièrement en première mi-temps, a admis Michele Marques après le match. On a demandé aux gars de réagir à la pause. On n’est pas satisfaits de la prestation, mais je signe à chaque fois pour jouer mal et marquer cinq goals. On va retenir la victoire. Les gars ont su faire le dos rond quand cela était nécessaire et faire preuve d’efficacité devant le goal. On est encore en rodage, on intègre beaucoup de nouveaux joueurs et on sait qu’on a encore beaucoup de travail à accomplir.»
«On a dû prendre des risques pour essayer de revenir après notre départ manqué. Quand on est arrivés à 2-3, j’ai pensé qu’on égaliserait, au vu de la physionomie du match. Béroche a peut-être passé le milieu de terrain cinq fois en deuxième mi-temps. Pour une équipe qui joue le haut du tableau, c’est pauvre. Nos adversaires n’ont jamais aligné quatre passes, ils n’ont pas fait de décalages, juste du pressing, des longues balles et bing, on se fait avoir derrière comme des enfants. On a donné quatre goals… Pertes de balles, dégagement sur le centre-avant, ce n’est pas possible», a réagi, dépité, José Fraga.
Les deux équipes ont encore du pain sur la planche
Au vu du match de jeudi, il apparait certain que les deux formations ont encore beaucoup de boulot devant elles, si elles entendent jouer un rôle intéressant durant la suite du championnat. Marin doit impérativement retrouver la sérénité qui l’a escorté durant le printemps dernier, gommer ses incroyables manquements défensifs et apprendre à se montrer incisif en attaque. Rien ne sert d’avoir la possession du ballon si c’est pour se montrer pareillement emprunté au moment d’entrer dans la zone 3. Quant à Béroche, il conviendra d’améliorer considérablement la construction et de fluidifier la circulation du ballon. Le talent individuel et la solidité défensive ont fait merveille jeudi, mais la pauvreté du jeu proposé a trop souvent été affligeante.
FC Marin-Sports – FC Béroche-Gorgier 2-5 (1-2)
La Tène. 100 spectateurs. Arbitre: M. Vocat.
Buts: 3e Baumann 0-1. 8e Melo 0-2. 40e A. Moulin 1-2. 67e Liambi 1-3. 80e Le Meurlay 2-3. 81e Nrecaj 2-4. 82e Melo 2-5.
Marin: Pelletier; Smania (79e Legaz), A. Moulin, Hofer, Robert (c); Boutaleb (46e Barigello), Salah, Meli, Rocha (56e Delay); Roty (65e Le Meurlay), Kurt. Entraîneur: J. Fraga.
Béroche: Metoyer Aspeçada; Dumetz (60e Liambi), Zwietnig (c), Petitcolin, Verissimo Felix (76e Peiris); Syla, Baumann (82e Ebumbua), El Chami (53e Fragnière), K. Burgat (73e Maxhuni); Nrecaj, Melo. Entraîneurs: J. Rodrigues et M. Marques.
Avertissements: 18e A. Moulin (faute tactique), 42e Smania (jeu grossier), 73e Verissimo Felix (faute tactique), 92e J. Rodrigues (réclamations).