Au terme d’une rencontre disputée, avec quelques éclats de voix tout à la fin, Boudry et Saint-Blaise se sont partagé l’enjeu (1-1) samedi, aux Buchilles. Chacun a eu sa mi-temps et doit donc se contenter d’un point, même si les Boudrysans sont passés tout près de la victoire.
A l’attaque d’une grosse période, avec une rencontre le week-end et une la semaine, avec la Coupe neuchâteloise et les matches en retard, Boudry accueillait, samedi, aux Buchilles, Saint-Blaise pour un choc proche du sommet. Le néopromu, auteur d’un très bon début de saison, avait dans les jambes la qualification pour les quarts de finale de la Coupe neuchâteloise, acquise trois jours avant après prolongation contre Béroche-Gorgier. Et cela s’est senti, tant sa mise en route fut compliquée. «L’équipe a joué 120 minutes en Coupe mercredi. Même à l’échauffement, je sentais moins d’énergie», avouait le coach boudrysan, Celso Da Costa. Car même si la première mi-temps fut plutôt pauvre en occasions – une déviation d’Evan Saiz mal cadrée (11e) et une poussée imprécise (14e) pour Saint-Blaise), un coup franc de Paulo Machado botté depuis le rond central, qui a obligé Matt Martial à dévier le ballon en corner (38e), et une belle combinaison contrôle et tir d’Erry Amadio (43e) pour Boudry –, le jeu penchait assez nettement du côté saint-blaisois.
«La première période est souvent pour nous, et la deuxième pour notre adversaire. C’est incompréhensible. Certains pensent peut-être que ça suffit…»
Bastian Nicoud, Saint-Blaise
Le premier vrai tournant a eu lieu juste avant la pause, dans les arrêts de jeu. Bien servi depuis la droite, Evan Saiz a vu sa frappe heurter le bras tendu d’un défenseur boudrysan dans ses 16 mètres. Miguel Alba a aisément transformé le penalty.
Boudry et son esprit de corps
A la reprise, changement de décor. Déjà, Boudry a mis de côté la fatigue du huitième de Coupe et est allé puiser loin son énergie et un supplément d’âme. Ce qui lui a d’abord permis d’approcher la cage de Martial par Papa Demba Diop (tergiversation et tir contré, 48e) et Djibrill Sarr (tir mal cadré, 55e), puis, carrément, d’égaliser à la 57e. Sur un superbe centre sans déborder de Paulo Machado depuis l’aile droite, Sarr surgissait à point nommé à une dizaine de mètres du but saint-blaisois pour inscrire sa deuxième réussite de la semaine après le but décisif contre Béroche-Gorgier en Coupe. Autre symbole de ce supplément d’âme, Nicolas Schornoz, à court de jus, a dû céder sa place à… Romain Bregnard. «Oui, notre meilleur buteur est entré en défense centrale!», souriait son coach.
«En deuxième mi-temps, nous aurions pu et dû faire la différence. Nous étions supérieurs à notre adversaire, qui n’avait pas joué mercredi.»
Celso Da Costa, Boudry
Mais le changement de décor était également dû à un changement d’attitude de Saint-Blaise, moins à son affaire, moins précis aussi. «Nous étions largement meilleurs en première mi-temps, nous contrôlions le match, puis nous avons baissé la tête», pestait le coach des «jaune» du jour, Bastian Nicoud. «Ce n’est hélas pas la première fois. La première période est souvent pour nous, et la deuxième pour notre adversaire. C’est incompréhensible. Certains pensent peut-être que ça suffit… On doit continuer à faire des efforts! Car en première période, ça circulait bien. En plus, le penalty est vraiment tombé à un moment idéal. Nous aurions dû continuer sur notre lancée…»
Boudry aurait peut-être pu bénéficier d’un penalty après un accrochage à la 75e, une minute avant qu’une splendide frappe de Diop ne rebondisse sur la transversale. Et un autre montant de Martial a renvoyé un essai d’un attaquant boudrysan à la 90e, avant qu’un hors-jeu n’annule l’action qui a suivi. Saint-Blaise, lui, a quand même sérieusement mis à contribution Raphaël Gardaire à la 88e, mais le portier boudrysan a réalisé un petit miracle devant Kasai Kasai. «En deuxième mi-temps, nous aurions pu et dû faire la différence. Nous étions supérieurs à notre adversaire, qui n’avait pas joué mercredi (ndlr: Saint-Blaise joue cette semaine en Coupe neuchâteloise, contre Le Parc). Il y a la latte, un poteau et le but. Après, c’est sûr que je félicite mon équipe pour sa réaction. Tout le monde tire dans la même direction, vers le même objectif, en restant calme.»
Bastian Nicoud énervé
Enfin, les esprits se sont échauffés dans les arrêts de jeu, pour un contact un peu appuyé de Diop sur Martial. Après la mêlée qui a suivi, l’arbitre a averti le gardien saint-blaisois pour sa réaction et expulsé l’attaquant boudrysan pour crachat. «Mon joueur était en pleurs dans le vestiaire, il jure qu’il n’a pas craché», précisait Celso Da Costa.
Reste que les deux équipes ont dû se contenter d’un point, preuve d’un championnat serré. Ce qui n’empêche pas certains états d’âme. «L’énervement domine, par rapport à l’attention de mes joueurs en deuxième mi-temps, et surtout l’intensité de certains», rouspétait encore Bastian Nicoud devant les vestiaires. Le prochain adversaire ne sera pas complaisant, puisque le leader actuel d’un classement à trous, Bôle, sera aux Fourches vendredi. Boudry, lui, doit affronter la lanterne rouge Coffrane II ce mardi en match en retard.
Boudry – Saint-Blaise 1-1 (0-1)
Buchilles: 100 spectateurs.
Arbitre: Ricardo Barbosa.
Buts: 45e+2′ Alba (penalty) 0-1, 57e Sarr 1-1.
Boudry: Gardaire; David De Matos, Schornoz (72e Bregnard), Thomas Marin, Gouveia; Jarno Coletta (60e Miguel De Matos), Maxime Marin; Paulo Machado; Moreira (46e Diop), Sarr (88e Gonçalves), Erry Amadio (84e Cristofe Da Costa). Entraîneur: Celso Da Costa.
Saint-Blaise: Martial; Alan Saiz, Oke (46e Blattner), Ferhatovic, Toitot; Memeti (79e Kasai), Fraga, Garcia; Evan Saiz, Ray Amadio; Alba. Entraîneur: Bastian Nicoud.
Notes: Avertissements à Oke (37e, pour avoir retenu), David De Matos (54e, jeu dur), Ray Amadio (81e, réclamations) et Martial (94e antisportivité). Expulsion de Diop (94e, pour avoir craché). 76e: tir de Diop sur la transversale. 90e: tir de Da Costa sur le poteau. Corners: 7-3 (1-3).
