Nous bouclons le bilan du premier tour de deuxième ligue avec les moins bien classés du Littoral. Cortaillod a très bien redressé la barre après deux baffes en attaque de championnat et talonne Bôle. Audax-Friul a fini au sprint. Marin, lui, devra répéter l’opération sauvetage de la saison dernière.
Cortaillod (huitième, 11 matches 16 points), en mode progression
Confronté à plusieurs départs à l’intersaison, Cortaillod a dû en partie se reconstruire, en attaque notamment. On ne remplace pas un Florian Nrecaj (16 buts) comme ça. «Nous avons vécu une préparation très compliquée, avec de nombreux absents à cause des vacances, et n’avons disposé de la totalité du contingent qu’à mi-septembre!», lâche Jorge Bastos. «De plus, nous avons intégré de nombreux nouveaux joueurs et le temps à disposition pour trouver le bon équilibre n’a pas été suffisant.»
Du coup, les débuts ont été violents (défaites 0-4 contre Boudry et 4-0 à Bôle), mais la mayonnaise a gentiment pris. «Nous avons revu l’aspect défensif rapidement, afin d’arrêter cette phase négative», relance le coach carquoie. «Après nos deux premières défaites, nous avons enchaîné six victoires (y compris deux en Coupe neuchâteloise). Le travail a payé et je suis ravi de la réponse du groupe à cette exigence qui a été mise en place avec trois entraînements par semaine. Certes, nous n’avons pas énormément marqué, mais l’important était de peu à peu retrouver un équilibre entre les lignes. Cet équilibre et cette rigueur se sont remarqués lors des rencontres chez Béroche-Gorgier (victoire 2-3), Communal (1-1) et même en quart de finale de Coupe à Bôle, où nous avons échoué la tête haute (3-2).»
«Je suis satisfait des points acquis, malgré le sentiment que nous pourrions occuper une meilleure place si le début de saison n’avait pas été si catastrophique.»
Jorge Bastos, Cortaillod
Après ces belles performances, les joueurs de la Rive ont connu un petit coup de mou (quatre points dans les quatre derniers matches), dû à un programme chargé. «Octobre a été un peu compliqué, car nous n’avons pas réussi à nous entraîner correctement, avec huit matches en 25 jours», relance Jorge Bastos. «J’en profite pour attirer l’attention de notre association sur le fait qu’il est difficile, pour des amateurs, d’assumer une telle charge en si peu de temps et d’analyser la possibilité de jouer les quarts de finale de la Coupe lors du deuxième tour.»
Toutefois, le coach regarde plutôt ce premier tour avec bienveillance… «Je suis satisfait des points acquis, malgré le sentiment que nous pourrions occuper une meilleure place si le début de saison n’avait pas été si catastrophique. Mais dans le foot, il ne faut pas avoir de regrets: c’est avec cette mentalité que nous allons entamer 2025 et démontrer que nous sommes sur la bonne voie en termes sportifs, ce qui consistera à intégrer des jeunes tout en gardant l’ossature actuelle.»
Audax-Friul (neuvième, 11 matches 11 points), en mode réaction
La formation de Pierre-à-Bot a joué avec les nerfs de ses supporters. Après une victoire en entrée contre Marin (2-1) et deux nuls à Saint-Blaise (1-1) et à La Sagne (2-2), a suivi une longue traversée du désert – six défaites en championnat, plus l’élimination en Coupe neuchâteloise, sur le terrain de Communal –, avant un beau sursaut avec deux victoires, à Bôle (1-2, à dix contre onze) et contre Coffrane II (3-0). «Nos résultats sont conformes à notre progression, j’en ai pour preuve nos deux dernières rencontres avec deux victoires probantes», précise Luc Floquet. «Mes joueurs peuvent être fiers de ce qu’ils font, car nous, nous sommes fiers de leur progression.»
«Mes joueurs peuvent être fiers de ce qu’ils font, car nous, nous sommes fiers de leur progression.»
Luc Floquet, Audax-Friul
Le nouveau coach de l’équipe du chef-lieu coupe court à certaines remarques qui pourraient poindre si on regarde le classement (Audax-Friul est neuvième, devançant La Sagne grâce au fair-play). «Je rassure tout le monde, nous allons très bien, merci de vous inquiéter! Dès le début de saison, les objectifs étaient très clairs: profiter de notre formation pour faire éclore nos jeunes en deuxième ligue, les éducateurs du club font un tel travail en amont que ce serait une faute professionnelle de ne pas en profiter. Cela prend du temps, c’est un long circuit, fait de joies, de déceptions, de satisfactions.»
Luc Floquet n’oublie pas qu’il lui a fallu succéder au duo Sébastien Grossin – Mario Suriano, en place depuis un moment sur le banc. «L’équipe à dû dès le départ s’habituer à une nouvelle façon de s’entraîner, pas meilleure mais différente. Les garçons sont présents à l’entraînement, nous sommes 19 en moyenne sur trois séances.»
Et grâce à cette progression, le club voit le deuxième tour avec optimisme. «Pendant la pause, nous allons nous préparer selon notre feuille de route», conclut Luc Floquet. «En ce qui concerne d’éventuelles arrivées, nous allons regarder ce qu’il se passe, mais nous sommes d’ores et déjà heureux de retrouver nos blessés de longue durée (ndlr: dont Mikaël Castella). Le deuxième tour s’annonce excitant.»
Marin (onzième, 11 matches six points), en mode compliqué
En début de saison, l’équipe de La Tène voulait surfer sur la vague, la déferlante de son deuxième tour de la saison dernière (11 matches, 20 points) et éviter de devoir se battre encore une fois contre la relégation. Hélas, ce premier tour ressemble beaucoup à celui de 2023-2024. «Les gars sont déçus du premier tour, je pense qu’on aurait pu faire mieux. La préparation n’a pas été la meilleure qui soit non plus, avec beaucoup de vacances, comme toutes les équipes», reconnaît José Fraga. «Je suis un petit peu déçu de la tournure que ça a pris. Cela a commencé dès le premier match, contre Audax, où on méritait mieux qu’une défaite. Ce match-là nous a fait un petit peu mal. On pensait que ça allait quand même venir, mais en fin de compte non, les défaites se sont enchaînées. On a de nouveau commencé à être dans cette spirale négative.»
«On va de nouveau tout faire pour se sauver, avec, comme l’année passée, une bonne prépa.»
José Fraga, Marin
Mais à quoi ça s’est joué? Souvent à pas grand-chose, à des détails, à une roue qui ne tourne pas, selon le coach. «On a fait dans l’ensemble des matches qui étaient plus que corrects, à part Boudry (ndlr: défaite 1-4 le 6 novembre), où on est passés à côté de notre match. Mais même comme ça, on a eu plus d’occases qu’eux… Sans ça, dans l’ensemble, on ne peut pas dire qu’on était vraiment en dessous des autres équipes. On l’a vu contre Saint-Blaise (défaite 1-2), contre Communal (défaite 3-2). Mais voilà, c’est comme ça. Tu as la poisse. Quand tu es dans les derniers du classement, il n’y a rien qui te réussit, quoi. Vraiment rien du tout. C’est un petit peu habituel. Depuis trois ou quatre ans, c’est un peu la même chose au FC Marin.»
Mais Marin ne va pas lâcher, prêt à repartir au combat. «Je crois que les gars sont motivés! On va relancer ça ce deuxième tour, on va de nouveau tout faire pour se sauver, avec, comme l’année passée, une bonne prépa, en espérant que tout le monde soit là», relance José Fraga. «Par rapport à l’effectif, il faudra je pense attendre février, pour voir si on peut faire des transferts. Vu le nombre d’équipes qui payent les joueurs, c’est difficile de faire venir un ou deux mercenaires qui peuvent de temps en temps faire la différence à eux tout seuls. Sans ça, le groupe est sain, il a été un petit peu abattu pendant quelques matches. Mais les gars ont toujours été là aux entraînements, comme l’ambiance!»