Samedi, la confrontation entre voisins a permis à Boudry, vainqueur (0-1) à Champ-Rond, de grimper à la deuxième place du classement. A cause surtout d’un certain manque de réalisme, Bôle, lui, peut s’en vouloir. Ses efforts, à dix en deuxième mi-temps, n’ont pas payé.
Ce second tour de deuxième ligue s’annonce passionnant. Tout le monde peut battre tout le monde et, parmi les équipes du Littoral, tout le monde a déjà gagné, sauf Saint-Blaise. Bref, on sent qu’il peut se passer beaucoup de choses, qu’une équipe qui a bien commencé peut trébucher le week-end suivant.
C’est un peu ce qui est arrivé à Bôle, samedi, contre Boudry (0-1). Les hommes de Bruno Rupil ont à nouveau perdu face à leurs voisins. Mais contrairement à l’aller, où ils s’étaient lourdement inclinés (3-0), ils ont cette fois-ci présenté un bien meilleur visage.
«Nous nous sommes créé beaucoup d’occasions en première période. Nous aurions dû en mettre au fond!»
Bruno Rupil, Bôle
Toutefois, ces belles intentions ont notamment buté sur un petit manque de précision, pas flagrant, mais ennuyeux. Plusieurs passes étaient mal ajustées ou un peu risquées. Mais l’effet s’est surtout fait sentir devant le but adverse. «Si Bôle mène 2-0 à la mi-temps, on ne peut rien dire», reconnaissait, beau joueur, Celso Da Costa. «Notre gardien a réalisé deux superbes parades!» En l’occurrence, le coach boudrysan pense à un tir de Matteo Colella dévié par Ruben Puig sur la transversale (34e) et à un essai pas très puissant de Jerson André que le portier des visiteurs a renvoyé du pied (39e). «Chapeau au gardien de Boudry», lâchait Bruno Rupil. «Mais nous nous sommes créé beaucoup d’occasions en première période. Nous aurions dû en mettre au fond!»
Une bonne température
Pourtant, la première de ces occasions fut involontaire. A la 8e, sur une longue passe retrait boudrysane, le rebond a joué un vilain tour à Puig qui, lobé, a dû se retourner et shooter la balle par-dessus sa barre transversale. Pour le reste, on citera un tir mal cadré de Colella, mal récompensé de son effort de récupération sur l’action, et une frappe du même homme pas assez précise après un bon service de Kevin Pianaro, à la 31e.
Boudry, lui, a aussi failli ouvrir le score sur un coup du sort, à la 11e, mais la balle, après une incompréhension entre Sydney Mivelle et un de ses défenseurs, est passée de peu à côté du poteau. Ensuite, il a inquiété le dernier rempart bôlois par des essais pas assez précis de Djibrill Sarr ou sur des ballons arrêtés intéressants grâce au beau pied gauche de Maxime Marin. «Il faut aussi dire que les joueurs ont pu souffrir de la chaleur», avançait Celso Da Costa. «Mardi soir, il faisait presque zéro degré, avec une bise terrible. Et aujourd’hui, il y avait 22 degrés!»
Rouge juste avant la pause
Puis, alors qu’on s’acheminait vers la pause, un fait de jeu décisif a fait pencher la balance. On jouait la 44e minute et, après un contrôle et un rebond bizarre, Adrien Faustmann a accroché un attaquant adverse qui partait au but. «Ce rouge a décanté le match», avouait Celso Da Costa. «Nous avons pu entamer la seconde mi-temps en étant moins stressés, en pouvant prendre le temps de les user.»
Et cette tactique a fonctionné. Car si les Bôlois ont longtemps résisté, ont beaucoup couru, ils n’ont eu qu’un coup franc d’Alan Meyer renvoyé par le mur boudrysan (79e) à se mettre sous la dent. «Je n’ai que peu de reproches à formuler à mes joueurs», glissait encore Bruno Rupil. «Au niveau de l’engagement, il n’y a rien à dire.»
«À onze contre dix, nous avons pu entamer la seconde mi-temps en étant moins stressés, en pouvant prendre le temps de les user.»
Celso Da Costa, Boudry
Paradoxalement, c’est lorsque Bôle poussait que Boudry a frappé. On jouait la 66e et la défense bôloise fut surprise dans son dos par une passe en profondeur. Le centre de Juliano Ramos a trouvé Sarr au second poteau, sa reprise un peu écrasée faisant mouche. «Des fois, on veut trop bien faire, on veut jouer à la Barça. Mais aujourd’hui, nous avons su faire le dos rond», appréciait Celso Da Costa. «C’est vraiment serré au classement! Le titre, c’est l’équipe la plus constante et qui le voudra le plus qui l’aura. Saint-Blaise, Le Parc et Bôle ont les contingents les mieux fournis pour moi.» Sans oublier un Béroche-Gorgier qui cartonne, avec trois victoires en trois matches, qui n’est devancé par Boudry que par le fair-play. Tous deux ont le même nombre de points que Saint-Blaise (23), mais un match en plus. Tenu en échec dimanche par Communal Le Locle (1-1), Le Parc compte 22 unités, une devant Communal et trois devant Erguël. Suit un Bôle qui aurait pu vraiment regarder vers le haut en cas de bon résultat samedi. «C’est un match qu’on ne devait pas perdre», regrettait Bruno Rupil. «On se coule tout seul, on fait des cadeaux. Sur ce point-là, il faut vraiment qu’on grandisse!»
Bôle-Boudry 0-1 (0-0)
Champ-Rond: 100 spectateurs.
Arbitre: Andy Berdynaj.
But: 66e Sarr 0-1.
Bôle: Sydney Mivelle; Tufarolo (81e Jules Aloe), Tänzer, Pegoraro, Faustmann; Pianaro, Meyer; Collaud (90e Duperret), Arthur Aloe (59e Hotz), Colella (81e Müller); André (72e Escribano). Entraîneur: Bruno Rupil.
Boudry: Puig; David De Matos, Schornoz, Thomas Marin, Gouveia (59e Principi); Jarno Coletta, Maxime Marin; Ramos, Moreira (78e Cattin), Amadio (69e Miguel De Matos); Sarr (90e Siciliano). Entraîneur: Celso Da Costa.
Notes: Bôle sans Fischer, Leite, Jarod Mivelle, Monnier, Oliveri ni Simeoni. Boudry sans Bogdanski, Bourrier, Bregnard, Da Costa, Di Chio, Ferilli, Gonçalves, Marques, Puemi ni Vaz. Avertissements: 35e Sarr (jeu dur), 56e Meyer (jeu dur). 44e: expulsion de Faustmann (faute de dernier recours). A la 34e, Puig dévie sur la transversale un tir de Colella. Corners: 8-2 (3-2).
